Publié 01 mai 2025
Temps de lecture
Burton, Speke, Livingstone, Stanley : les grands explorateurs britanniques du XIXe siècle. On les imagine de beige vêtus, une boussole dans une main, une plume dans l’autre, fendant des contrées farouches au péril de leur vie. Des pérégrinations qui les amenèrent naturellement jusqu’en Ouganda. Voyage aux sources du Nil – et du rêve.
Europe, 1850. Un mystère immémorial est sur le point d’être levé : où sont enfouies les sources du Nil ? Engagées dans une course contre la montre, les puissances européennes dépêchent leurs délégations en Afrique, bien décidées à ravir la primauté de cette découverte. C’est dans ce contexte que la Royal Geographic Society de Londres finance une expédition menée par les Anglais Richard Francis Burton et John Hanning Speke. Le premier est un explorateur, écrivain, poète, linguiste, ethnologue, escrimeur à la réputation bien établie. Le second, explorateur lui aussi, est censé progresser dans son ombre. Et pourtant…
Les relations entre le duo se sont fortement dégradées lorsque l’opération débarque, en 1858, sur les rives du lac Tanganyika (à cheval entre les actuels Burundi, Congo, Tanzanie et Zambie). Burton est prompt à déclarer le plan d’eau comme étant la source tant recherchée. Speke ayant eu vent d’un autre site, il décide de filer seul en quête de ce dernier. Le 3 août 1858, il atteint un lac qu’il baptise Victoria en l’honneur de sa souveraine – celui-là même qui borde l’actuelle capitale ougandaise, Kampala – et l’identifie comme source du Nil. Les aventuriers étant en désaccord, c’est à qui rejoindra en premier l’Angleterre pour annoncer sa découverte. Speke remporte cette manche. Le doute n’étant pas permis, la Royal Geographic Society finance une nouvelle expédition de John Speke, cette fois en compagnie de James Grant. Ceux-ci retrouvent le lac Victoria le 28 juillet 1862 et confirment par télégramme leur trouvaille.
Richard Burton persistant dans son refus, un débat est fixé au 16 septembre 1864 afin de départager les deux hommes. Toutefois, la veille, Speke perd subitement la vie dans un accident de chasse – d’aucuns prétendront qu’il s’est donné la mort, trop effrayé à l’idée de se mesurer à Burton, réputé pour ses qualités oratoires. Son adversaire récolte tous les lauriers. Une dizaine d’années plus tard, l’expédition menée par Henry Morton Stanley – celui-là même qui retrouva le Dr Livingstone, disparu en quête, lui aussi, des sources du Nil – donne raison au défunt Speke, qui n’est malheureusement plus là pour voir sa réputation restaurée.
Denys Kutsevalov/stock.adobe.com
L’Afrique abrite-t-elle encore ces paysages sauvages et indomptables que les explorateurs peinaient à traverser ? Au gré de leur progression, il fallait tantôt négocier, tantôt se battre pour obtenir droit de passage auprès de dame Nature et des tribus locales. De nos jours, aux quatre coins du continent, les acteurs du tourisme cultivent cette image du camp de brousse d’antan dont les visiteurs apparaissent particulièrement friands. Sous la toile d’une tente blonde, une malle qui n’a jamais rien transporté gît au pied du lit. Plus loin, une lanterne à pétrole rendue superflue par l’existence d’un système d’électricité dernier cri. Le vice va parfois jusqu’à disposer, sur le bureau, en deçà d’une mappemonde, un carnet au cuir vieilli. Un style fabriqué, teinté de nostalgie.
L’Ouganda, pour sa part, ne s’embarrasse que peu de ces artifices. Le vieux Range Rover vert calé au fond d’une grange est las d’attendre son heure et ses propriétaires n’ont pas idée de le rendre acteur d’une mise en scène mélancolique. Revenir en arrière : très peu pour le pays qui souhaite, lui, aller de l’avant. Pour autant, c’est ici que l’on se sent le plus l’âme d’un aventurier. Les panoramas s’érigent, bruts, souvent vierges d’infrastructures. Le Murchison Falls National Park vient tout juste d’être doté d’un axe routier étincelant. Les chutes qui lui ont donné son nom sont tout au plus équipées d’un escalier ourlant la falaise. Dans la forêt de Bwindi, où s’aventurent pourtant chaque jour les rangers, il faut inlassablement tracer sa voie à la machette. Et rares sont ceux qui s’aventurent du côté de la chaîne du Rwenzori, superbement préservée.
Surtout, parce que l’État est bien moins fréquenté que ses voisins, on avale parfois plusieurs dizaines de kilomètres avant de croiser la route de ses congénères, sur la terre ou sur l’eau – y compris en haute saison, et sur les sites les plus populaires. Un isolement qui suffit à se sentir privilégié, sinon pionner. Du secteur d’Ishasha dans le Queen Elizabeth National Park aux forêts d’acacias du lac Mburo, enivré par des paysages désertés, on se laisse donc happer par la beauté d’une terre qui s’offre sans retenue. Et ce, sans avoir à se bercer d’illusions.
Getty Images/iStockphoto
Par
MARION LE DORTZ
Photographie de couverture : Dietmar_/stock.adobe.com
Antilope, babouin, chimpanzé… et puis, bien sûr, l’indétrônable gorille. Pour ne manquer aucune page de l’abécédaire des animaux, Voyageurs vous prend en charge dès votre arrivée sur le sol ougandais, correspondant francophone local aidant. Un chauffeur-guide chevronné prend la suite, menant chaque jour votre troupe là où elle doit être. Pour le reste, votre itinéraire ne ressemble à aucun autre, et pour cause : il est entièrement personnalisé. Avec toujours la possibilité, même une fois sur place, de prolonger, d’écourter ou de modifier votre voyage en Ouganda.
Faites créer votre voyageConseils pratiques, témoignages et inspirations pour bien préparer son voyage
Des plaines aux marais et des forêts aux montagnes : la terre ougandaise est plurielle. Chargés de préserver ces trésors, parcs, réserves et sanctuaires incarnent toute la diversité d’un pays qui,
11 mars 2025 - Ouganda
L'Ouganda, à l'écart des destinations touristiques après la dictature d'Idi Amin Dada, commence à s'investir massivement pour accueillir les voyageurs. C'est le moment pour découvrir sa nature.
12 décembre 2017 - Ouganda
Allez y maintenant ! Nombre des pépites de la nature ougandaise sont en danger d’extinction, à commencer par la star du pays, le gorille de montagne. Nos
13 novembre 2017 - Ouganda
Voyager en toute liberté selon ses envies,
ses idées, ses passions
250 conseillers spécialisés par pays et par régions : Amoureux du beau jamais à court d’idées, ils vous inspirent et créent un voyage ultra-personnalisé : étapes, hébergements, ateliers, rencontres…
À votre écoute : conseiller dédié, conciergerie francophone, assistance 24h/24, nos équipes vous suivent et adaptent en temps réel, pour un voyage à la fois libre et bien accompagné.
En famille, à deux, à dix, en road trip, en train, en bateau, en week-end, en tour du monde... : des voyages personnalisables à l’envi, bordés de services malins, pour voyager avec toujours plus de fluidité.