Publié 16 mars 2015
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Une forêt primaire dense et peuplée d‘oiseaux rares, des sommets enneigés culminant à plus de 3000 mètres et des glaciers gigantesques tombant quasiment dans une mer abondante, un littoral de 15000 kilomètres parsemé de plages multicolores… Une fois posé le pied sur cette terre bouillonnante, vénérée par le peuple māori depuis près d’un millénaire, un voyage au rythme de la nature coule de source.
La brume se dissipe lentement sur les hauteurs d’Akaroa. Au col, une barrière en bois grignotée de lichen laisse apparaître deux mots gravés : Cloud Farm, la ferme du nuage. Invisible dans ce ciel de coton. Soudain le voile se déchire, laissant percer des morceaux d’azur et quelques rayons réconfortants, le regard plonge alors vers le monde d’en bas. À perte de vue, de longues graminées dansent dans les bourrasques venues de l’Antarctique et des collines vert tendre rebondissent sur un fjord argenté. Un bras de Pacifique qui s’avance dans les terres. En quelques kilomètres carrés, la nature néozélandaise livre l’ampleur de ses possibilités. « Dans le monde māori, on dit que Rangi, le ciel, est le père et que Papa, la mère, est la terre, et qu’ils ne furent séparés que pour laisser entrer la lumière dans le monde et faire de la place aux vivants. Ils ne se sont jamais vraiment détachés l’un de l’autre, » raconte l’écrivain kiwi Fiona Kidman. Un monde suspendu entre le ciel et l’océan, Aotearoa « la terre du long nuage blanc » comme la désignèrent ses premiers colons polynésiens emmenés par le navigateur Puke, il y a quelque 800 ans lorsque, partis de l’île légendaire d’ Hawaiki à bord de leurs canots à doubles coques, ils gagnèrent miraculeusement cette terre providentielle. On comprend pourquoi l’Angleterre s’empressa de signer avec les Māori le traité de Waitangi en 1840 et de planter l’Union Jack, coiffant au poteau les Français qui avaient déjà posé un pied ici, sur la péninsule de Banks.
Un brin de nostalgie tricolore flotte encore entre les maisons de bois et les roses trémières d’Akaroa. Ici les rues s’appellent Jolie ou Lavaud, les échoppes « Au bout du Monde » et « C’est la vie ». Nous partons au large saluer les dauphins d’Hector avant de rejoindre Hickory Bay par une piste escarpée. Là, des pâturages filent jusqu’à une grande anse de sable argent gardée de falaises. Deux gaillards sortent de la ferme et unique habitation des environs, planche sous le bras. Après la traite, ils vont surfer avec les otaries. Retour à Christchurch, capitale de l’île du Sud. La ville aux 740 jardins panse encore les plaies du séisme du 22 février 2011. Un drame rappelant que la Nouvelle-Zélande est née du chevauchement de deux plaques terrestres. Autour de la Red Zone, la vie reprend le dessus, et le positivisme kiwi s’épanche de terrasses en galeries d’art. Ils discutent de leur prochain week-end. Dans un rayon de 300 kilomètres les possibilités foisonnent. Ira-t-on vers l’ouest et Arthur’s pass, point d’entrée spectaculaire dans les Alpes, pour skier, randonner, escalader ? Au nord vers Kaikoura, déguster lobsters et écrevisses face à l’océan avant une rencontre de l’équipe locale de rugby ? Ou plutôt vers le sud, jusqu’à Dunedin et ses accents d’Écosse, s’arrêtant en chemin sur les incroyables boules rocheuses de Moeraki avant de savourer un poisson tout droit sorti des cales chez Fleur, quand le couchant embrase la jetée ?
Pour l’heure, cap sur les fiordland, à l’extrémité sud-ouest de l’île. L’une des régions les moins peuplées du pays. Dernier plein à Te Anau avant de s’aventurer dans le parc national jusqu’à Milford Sound. Un van coloré nous précède, sautillant à travers une plaine blonde surplombée d’imposants sommets. Le concept du camping-car semble avoir été inventé pour ce pays. La vallée se rétrécit, la route grimpe le long d’une rivière fougueuse pour finalement percer la montagne. À l’autre bout du tunnel, vue vertigineuse. La forêt primaire laisse place à un profond fjord encadré de parois de plus de 1500 mètres.
Berthold Steinhilber/LAIF-REA
Nous rejoignons l’embarcadère pour une croisière au pied des falaises, jusqu’à la mer de Tasman. Le ferry glisse sur une eau lisse et noire, contrastant avec les sommets enneigés des Alpes. Des phoques paressent au soleil. Nous guettons les baleines. Un kayakiste, navigue non loin de cascades assourdissantes. Pas étonnant que ce décor surnaturel compte parmi les lieux de tournage du Seigneur des Anneaux. Chassés par les sand flies, petites mouches agressives qui gardent le royaume, nous regagnons Queenstown, capitale des sports outdoor, hiver comme été. Deux saisons qui en Nouvelle-Zélande peuvent s’exprimer dans la même journée ! Séance d’escalade et après l’effort, glace géante au bord du translucide lac Wakatipu.
Le lendemain, nous basculons sur la côte ouest pour une randonnée au pied du glacier Franz Josef. On se déchausse pour traverser des torrents glacés. Décor une fois de plus grandiose à voir également du haut, avec un survol en hélico. L’île du Sud livre ses derniers goûts sauvages sur une anse blonde du parc Abel Tasman. Ce soir, nous levons notre verre de Marlborough à l’île de Jade (référence māorie au pounamu, cette néphrite récoltée dans les rivières méridionales) qui malgré le proverbe autochtone « c’est petit mais c’est du jade » (petit mais précieux) nous a prouvé que ses paysages grandioses l’étaient aussi.
Après les grands espaces vierges du Sud, Wellington, capitale à taille humaine, offre un retour en douceur à la civilisation. Bercés entre collines et océan, il est bon de retrouver cafés animés, restaurants originaux, vie nocturne et musées, dont l’indispensable Te Papa Tongarewa. Difficile pourtant de résister à l’appel de la route, maintenant que l’on maîtrise la conduite à gauche. Le parcours est bordé de rātās trees au rouge flamboyant et de millions de moutons (31 millions pour 4,4 millions d’habitants !). Arrivés dans la région de Napier, logés dans une ferme de luxe à Cape Kidnapper, on cède donc au sacrifice d’un gigot de prés salés. Puis au petit matin, après cheese scones et confiture de feijoa maison, direction Rotorua, pour une randonnée entre les fumerolles. La géothermie de ce plateau volcanique est l’une des plus actives au monde, c’est aussi un haut lieu de la culture māorie. Nous saluons donc le Pohutu, geyser volubile, avant de visiter un marae, lieu de réunion des communautés, pour en apprendre plus sur l’importance de la tradition orale, les principes fondamentaux et le culte des ancêtres qui malgré l’exode rural lient encore 565 000 Māori à leurs racines. Alors que ces antipodes nous semblent si proches, pointe la fin du voyage. Un dernier écart par les plages noires de Raglan, évoquant grain pour grain la Leçon de Piano de Jane Campion, celles de Coromandel et leurs airs de Bretagne australe, puis après Auckland, ville sur l’eau, nous regagnons la course des nuages.
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