Vietnam

A la découverte du Vietnam

A la découverte du Vietnam

Côté nature, plages de la mer de Chine, pitons rocheux de la Baie d’Halong, dessins géométriques des rizières, luxuriance des vergers du delta du Mékong. Et, côté ville, Sapa, la bucolique station d’altitude, Hanoi, l’intellectuelle – ses galeries d’art et ses cafés – Hoi An et Hué, les « belles endormies », leurs maisons coloniales et leurs pagodes, Saigon, l’effervescente – ses gratte-ciel et ses foules grisantes de deux-roues. Du nord au sud, on aime le Vietnam !

 

Le Nord du Vietnam

Hanoi saisit d’abord par son interminable flux de motos, scooters, vespas, vélos portant hommes, femmes, enfants et nouveau-nés - un torrent si dense qu’il en devient grisant. Et la masse des enseignes colorées, les milliers d’échoppes dans les ruelles, les rues et les avenues - empilement de fruits, de téléphones portables, de poules et de cochons, effluves mélangés de canard laqué et d’encens, senteurs des fleurs de frangipanier. Sous les goyaviers, des minuscules tables et tabourets de plastique rouge ou rose débordent sur les ruelles - c’est l’heure du pho, soupe de nouilles et lamelles de bœuf. Sur les trottoirs encombrés, les piétons vont zigzaguant entre les cuisines de rues et les étals des herboristes. Passé un premier étourdissement, nous sommes vite séduits par la métropole à l’âme villageoise. Une séance de tai chi face au lac, un café glacé au Pho Co, une galerie d’art contemporain, un cocktail au Metropole, et il nous faut déjà quitter la ville !Nous partons pour la région de Ha Giang, non loin de la frontière chinoise. La route serpente à travers les montagnes, et ce sont des paysages de rizières étendus à l’infini, séparées entre elles par un réseau de digues de terre - une mosaïque, dégradés de verts, de bruns et d’argent, découpée de milliers de carrés, de rectangles et de trapèzes.

Femme avec un chapeau traditionnel au Vietnam

Indochina Sails

De loin en loin, des femmes repiquent le riz, courbées sur leurs parcelles. Les villages de maisons aux toits de chaume sont nichés sur les pentes des collines ou au creux des vallées. Nous longeons une route tortueuse jusqu’à Dang Van - petite ville au cœur des montagnes calcaires, à 1000 mètres d’altitude. Nous nous promenons le long des rizières, parmi les plantations de thé et dans les forêts de bambou. Au marché du dimanche, on vend poules, canards et porcelets, pousses de bambous et piments rouges, alcool de riz, gadgets chinois et paniers tressés… les rues sont effervescentes de monde – de toute la région, les paysans sont venus à pied de leurs villages. La foule se presse au coude à coude face aux étals ; les femmes vêtues de tuniques multicolores, rose, rouge, bleu et vert, portent leurs marchandises dans de grands paniers d’osier accrochés sur leur dos. Des barbiers officient sous de grands parapluies qui protègent leurs clients de trop de soleil. A Sapa, station d’altitude, construite en 1922 par les Français voulant fuir la chaleur moite des plaines, le paysage est digne des anciennes aquarelles chinoises. La ville est perchée en équilibre sur le bord d’un haut plateau, cernée par des pitons rocheux auxquels s’accrochent les brumes ; sur les collines avoisinantes s’étagent les rizières en escaliers. De Sapa, on fait route pour Hanoi en train de nuit – ambiance années 30, cabines de bois laqué, serveuses du wagon-restaurant portant tuniques de soie fendues. Au petit matin, terminus à Hanoi, et cap à l’est pour une croisière privée sur la Baie d’Halong. Ce sont deux jours hors du temps, seuls à bord d’une jonque de bois traditionnelle. On se baigne aux abords de la jonque, on déjeune de fruits de mer, on explore les grottes de Hang Doi en radeau de bambou. Au deuxième jour, on s’éveille à l’aube, la brume matinale dissipée, les îles surgissant à la verticale hérissent la surface lisse de la  mer indigo – inoubliable !

 

Le Centre vietnamien

On aime immédiatement Hue, son charme alangui – quel contraste avec l’effervescence d’Hanoi ! Quelques grandes artères, et une multitude de toutes petites ruelles ; des lacs, des ponts, des douves et des canaux. De belles maisons coloniales aux façades jaunes ; et des maisons de bois, des jardins fleuris, les autels aux ancêtres posés face à l’entrée. Le soir de notre arrivée, à la nuit tombée, partout, dans la rue, devant chaque maison brûlent des objets votifs, et de l’encens face aux autels éclairés de bougies. Le lendemain, au lever du soleil, on s’émerveille face à la pagode Thien Mu qui émerge de la brume, lovée dans une boucle de la rivière des Parfums. Et sur les berges de la rivière, la ville s’anime au grand marché de Dong Ba. Face au quai de bois où les bateaux se pressent pour décharger la pêche du jour, le marché aux poissons. Plus loin, des pyramides de fruits du dragon et des paniers de piments verts et de citronnelle fraîche ; et sous les halles du marché couvert, des marchandises du sol au plafond, textiles ou pâtes de riz par sacs de cinquante kilos. Nous partons en vélo visiter les tombeaux des empereurs – sur le chemin, des maisons de bois, des grands jardins, des rizières et des pagodes. Disséminés dans des forêts de pins et de frangipaniers, les mausolées des souverains s’égrènent dans des grands parcs aux étangs fleuris de nénuphars. L’ancienne Citadelle est splendide, il faut s’y perdre en fin d’après-midi, et jusqu’au coucher du soleil. La Cité interdite, réservée à la famille impériale, a été dévastée pendant la guerre, mais on mesure le talent bâtisseur des empereurs Nguyen en se baladant parmi les vestiges des palais, résidences des reines-mères, et les temples à la mémoire des souverains. 

Il est doux de flâner à Hoi An

syrah93/Fotolia

Il est doux de flâner à Hoi An, de pagode en maison chinoise, et de maison chinoise en pont japonais. Maisons à colonnades, toits triangulaires et volets verts ou bleus, idéogrammes peints sur les façades des temples : les influences chinoises, japonaises et françaises se mêlent et se juxtaposent - Hoi An a le charme des villes chargées d’histoire. Partout dans la ville, les bambous s’adossent aux murs des maisons ocres jaunes et rouges ; ici, on se déplace encore à vélo. Dans le village voisin Tra Qe, Mr Tuan, horticulteur, nous fait visiter son potager – l’endroit est réputé dans tout le pays pour ses’herbes aromatiques ! Nous cueillons des bouquets de menthe et de basilic rouge et le suivons chez lui pour participer à un cours de cuisine : nous préparons des ban xeo, crêpes farcies de porc haché, de crevettes et de pousses de soja. Après nous être régalés de ces ban xeo -  plutôt réussies pour un premier essai ! - nous savourons une spécialité de Hoi An, préparée par les maîtresses de maison, le tam huu, qui signifie « les trois amis intimes » : un morceau de porc et une crevette entourés d’une feuille de menthe - aussi raffiné à l’œil qu’au palais ! Et c’est un festival de mets plus savoureux les uns que les autres, arrosés de thé vert très parfumé, servi dans de toutes petites tasses. Nous repartons à vélo, les enfants qui sortent de l’école en uniforme vert, poussant des bicyclettes trop grandes pour eux, nous saluent  des quelques mots d’anglais que leur ont appris leurs grands frères. A quelques kilomètres de la ville, la plage est presque déserte – quelques enfants qui jouent au ballon, un couple d’amoureux. Nous buvons un verre en regardant le jour décliner sur la mer de Chine. De retour à Hoi An, la ville est illuminée de lanternes de papier colorées suspendues aux arbres et aux balcons.

 

Le Sud du Vietnam

Saigon a un goût de liberté. On vient s’y installer pour poursuivre ses rêves de réussite, de tout le Vietnam, et de plus loin encore : depuis quelques années, les Viet Kieu, les Vietnamiens d’Outre-Mer, enfants des boat people,  rentrent au pays  pour participer à son développement. Saigon, ville d’affaires et de plaisirs, est à la pointe de l’essor économique du pays. Dynamisme, effervescence - dans cette métropole en devenir, tout semble possible. A Saïgon, on visite les figures emblématiques de la présence française : l’Hôtel de ville – étonnante façade à beffroi sous ces latitudes ! - la Poste, dont la charpente a été dessinée par Eiffel, le marché central, l’hôtel Continental, la Cathédrale, avec ses clochers carrés et ses briques rouges. Cholon, le quartier chinois, est une fourmilière en ébullition, on se régale d’un pho sur un étal du marché Binh Tay. De cette journée, on gardera le souvenir de la sérénité ressentie dans la Mosquée indienne, derrière l’hôtel Caravelle, construite au début du XXème, et toujours fréquentée par la communauté indienne de la ville.

Nous partons pour le delta du Mékong, « grenier à riz », et région la plus peuplée du pays. Le « Dragon aux neuf queues » coule dans un labyrinthe de canaux et d’arroyos, bordés de palétuviers et de palmiers d’eau - nous apprenons que ce dédale aquatique représente près de 40 000 kilomètres carrés ! Le Mékong fertilise champs et rizières, la nature est gorgée d’eau, les rizières étincellent. Cocotiers, canne à sucre, pamplemoussiers prospèrent dans les grands vergers. Nous croisons un bateau-bus, chargé d’écoliers en uniforme, des bateaux-marchés, une station-essence sur l’eau… péniches, sampans ou barques de bambou, le fleuve grouille de vie !Dans la soirée, nous rejoignons Tra On, nous traversons le fleuve en bac pour rejoindre, sur un l’îlot d’un bras du Mékong, la maison de nos hôtes. Il fait nuit quand nous arrivons, nous distinguons à la lueur de la lune une belle maison de bois.

Delta de Mékong

Kristin Drenzek/TransMekong 

Nous dormons dans la pièce contiguë à l’autel des ancêtres, bercés par la lumière tremblante des bougies, et c’est à l’aube que nous découvrons la magie des lieux, le luxuriant verger et le bel étang aux nénuphars. Un petit déjeuner rapide, ananas frais et thé au jasmin, et nous partons en barque pour le marché sur l’eau – c’est un marché en gros, et les maraichers hissent au mât de leur bateau un échantillon de leur marchandise : une patate douce, un ananas, un régime de bananes ou une pastèque, pour que les acheteurs puissent identifier leur cargaison. Dans la ville de Tra On, le marché terrestre n’est que fraicheur et abondance !! Poissons, coquillages et crustacés vivants rivalisent avec les fruits et légumes, les viandes et les volailles. Nous n’avions jamais vu marché aussi bien achalandé ! Quand nous rentrons, un nouveau-né, petit-fils de notre hôtesse, somnole dans un hamac sous la tonnelle. Nous déjeunons à ses côtés d’un poisson grillé et d’une salade de liserons d’eau achetés au marché.  Une balade en vélo dans le village, nous nous arrêtons pour boire un grand verre de thé glacé à la terrasse d’une épicerie-bar. Là aussi le hamac est de mise - trois clients se balancent doucement en sirotant une bière fraiche. On se prend à rêver… on passerait bien l’hiver, installés là, dans une maison de bois, sur un îlot du delta. 

 

LE PETIT VOYAGEURS : A Hanoi, dînez avec une jeune journaliste indépendante, elle vous racontera sa ville natale et son pays. Une belle rencontre qui permet de mieux comprendre le Vietnam, et de s’y sentir chez soi le temps d’une soirée. 
Visitez au cœur de la dernière forêt tropicale primitive, dans le parc de Cuc Phuong, un centre de sauvetage pour les espèces en péril – pangolins asiatiques, gibbons, cerfs-axis et cerfs-cochons. 
Dans la Baie d’Halong, partez pour une croisière « verte », avec un croisiériste qui s’engage à replanter la mangrove, et participe à un élevage de poissons écologique. 
A Hue déjeunez au Tinh Tam - le restaurant est dirigé par un moine de la pagode Duc Son, dont il dépend. Le service est assuré par les jeunes orphelins pris en charge par la pagode. On y déguste – bouddhisme oblige – une savoureuse cuisine végétarienne.

« A Hue, l’ancienne Citadelle est splendide, il faut s’y perdre en fin d’après-midi, et jusqu’au coucher du soleil. »

 

LES BONNES RAISONS D’AIMER LE VIETNAM

 

  • A Hanoi, faire du tai chi en début de matinée sur les rives du lac Hoa Khiem… Et du pédalo en fin d’après-midi sur le lac de l’Ouest ;
  • Goûter à la vie paysanne au marché Kim Lien ;
  • Déjeuner d’un pho bo dans la rue ;
  • A Dang Van marcher le long des rizières en terrasses ;
  • Visiter une école flottante sur la Baie d’Halong ;
  • A Hoi An, se balader à la nuit tombée, quand la ville s’illumine de lampions ;
  • Flâner sur la plage à Nha Trang ;
  • Se promener à Saigon sur les traces des Français, le long de la rue Catinat, du Square de la Commune de Paris jusqu’à l’hôtel Majestic ;
  • Improviser une partie de Da Cau dans la rue ;
  • Paresser dans un hamac en sirotant un thé glacé.

 

Par

MARION OSMONT