Thaïlande

Radio Voyageurs : 100% Thailande

Radio Voyageurs : 100% Thailande

Valérie Expert a pour invités : Nicolas Carcy, co-directeur de l’Atelier Thaï et auteur de Ma Petite Epicerie Thaï aux éditions Hachette, Chi Phan, spécialiste de la Thaïlande chez Voyageurs du Monde, Michel-Yves Labbé, Président et fondateur de Départ Demain et Aude Giraud, correspondante du guide Fooding à Singapour.

 

 

La Thaïlande, un produit touristique extraordinaire 

“La Thaïlande a accueilli l’année dernière 30 millions de touristes, 20% de plus qu’en 2014”, démarre Valérie Expert. Partant de ce constat, elle fait réagir ses invités sur le succès du “pays des hommes libres”. Michel-Yves Labbé ajoute que 650 000 Français y sont allés l’an passé et qu’ils aiment la Thaïlande puisque leur taux de fréquentation a augmenté de 157% entre 2002 et 2015. Lui aussi, il l’aime : “que ce soit au sud ou au nord, il y a toujours des endroits extrêmement intéressants et un rapport qualité-prix exceptionnel”. Il fait aussi l’éloge du service et de l’accueil : “On y voit parmi les plus beaux hôtels du monde à des prix qui sont largement les moins chers du coin. La Thaïlande est un extraordinaire produit touristique.”

A quoi attribuer les raisons d’un tel succès ? Selon Chi Phan, “la Thaïlande a une très forte identité, c’est un pays très développé et dès qu’on sort des sentiers battus, on touche à des choses très authentiques”. Pourtant, c’est aussi une destination qui véhicule des idées reçues contre lesquelles Michel-Yves Labbé s’insurge : “J’en ai marre de ces clichés. On dit que Phuket, c’est noir de monde mais ce n’est pas vrai. Il y a des endroits où il n’y a pas grand monde sur la plage. Quant à Bangkok, on n’a jamais aussi bien circulé depuis qu’il y a le BTS, le métro aérien”.

Nicolas Carcy confirme que la Thaïlande est unique. “Je n’ai jamais entendu un Français en revenir et dire : c’était bof. Au contraire, on me dit : qu’est-ce que les gens sont accueillants !Qu’est-ce qu’on a eu comme sourires ! Et les Thaïs adorent les enfants.

 

Quand partir ?

C’est aussi un pays où on peut se rendre presque toute l’année “sauf en période de mousson, à savoir en octobre et début novembre”, précise Chi Phan tout en recommandant la période de novembre à février. Michel-Yves Labbé conteste : “Vous charriez quand même un peu ! On peut étendre jusqu’à mars/avril. En plus la Thaïlande a deux côtes : celle du Golfe de Siam et celle de la Mer d’Andaman. Quand la saison se termine à Phuket, elle commence à Ko Samui. C’est formidable !”

 

La plage en Thaïlande 

Valérie Expert profite de l’évocation de ces destinations pour emmener ses auditeurs et ses invités à la plage. Elle cite la Ko Samui qu’elle a connue il y a trente ans “avec quasiment rien, peut-être trois hôtels !” Certes, elle est aujourd’hui très touristique, mais Chi Phan parle d’autres îles comme celles de Ko Phi Phi sur lesquelles, “on peut encore trouver la carte postale du bungalow sur la plage”. Michel-Yves Labbé mentionne Krabi Trang au sud de Phuket et Nicolas Carcy révèle le nom de son petit paradis : Ko Samet, “où il doit y avoir un micro-climat car même en plein été, on a tout le temps du beau temps.”

Valérie Expert en vient à la question de l’hébergement. “Quand on parle du balnéaire, il y a tellement d’endroits en Thaïlande qu’il vaut mieux d’abord choisir son hôtel, conseille Chi Phan, et ce n’est pas difficile car il y en a pour tous les goûts. Après, ca dépend si on veut un lagon, un panorama…”. Parmi les plus beaux, il recommande le Six Se

nses dans la baie de Phang Nga, avec son panorama magnifique, son architecture “Robinson luxe”, et un service.excellent. Michel-Yves Labbé, lui, préconise l’Amanpuri à Phuket, le Soneva Kiri sur l’île privée de Ko Kut et parle de nouveaux hôtels au nord de Phuket qui valent le détour comme le JW Marriott. Pourtant, il avoue ne pas être un grand fan des Marriott, “mais celui-ci est d’un raffinement formidable. L’avantage, c’est que les Thaïlandais sont créatifs. Ils ont de l’artisanat qui a intégré le design.” C’est d’ailleurs la partie nord de Phuket et ses hôtels splendides que Voyageurs du Monde conseille à ses clients. Quant à Nicolas Carcy, il a gardé son passé un peu “roots” et découvre “des auberges de jeunesse qui n’arrêtent pas d’exploser”. Michel-Yves Labbé fait rire l’auditoire en lui rétorquant que ça lui passera avec l’âge…

La conversation dévie sur l’architecture exceptionnelle des hôtels en Thaïlande. Michel-Yves Labbé parle de veritable école d’architecture à Phuket, et Chi Phan d’un hôtel 5 étoiles qu’il va bientôt découvrir avec “comme des nids d’oiseau dans les arbres !” Cependant Michel-Yves Labbé se permet de mettre un bémol sur l’infrastructure hôtelière : “Il faut quand même savoir que dans certaines stations balnéaires et à Bangkok, on commence à avoir une hôtellerie qui fatigue et des retours de gens peu satisfaits. Il faut donc bien discerner où on doit aller et dire aux Thaïs que quelques fois, il faut investir !”

 

Bangkok 

C’est dans la capitale thaïlandaise que Valérie Expert poursuit son voyage radiophonique. Tandis que Michel-Yves Labbé déclare son amour pour cette ville : “Quand j’y arrive, je m’y sens chez moi. Quand j’étais petit, nous vivions en Indochine, on faisait escale à Bangkok, j’y suis à l’aise partout…”, Chi Phan explique qu’il y a des villes dans la ville et qu’il faut choisir son quartier en fonction des ses goûts : le bord de la rivière plutôt calme, le quartier des affaires plus bruyant ou encore des quartiers plus résidentiels où on trouve des galeries d’art, des cafés… Quant au logement, tous préconisent l’hôtel. “Il y a tellement d’hôtels qui sont magnifiques, commente Michel-Yves Labbé, comme bien sûr l’Oriental ou encore mieux : la Peninsula, en face, d’où on peut voir l’Oriental. On peut prendre un petit bateau sur le fleuve. Je trouve ca génial.”

Chi Phan ajoute que dans la culture thaï, “on ne s’invite pas chez soi et donc on ne découvre pas la Thaïlande en allant chez l’habitant. Çela ne correspond pas à leur culture. Pour se retrouver, ils vont dans des restaurants, ils sortent”. Par contre, il constate que le concept Like a local fonctionne très bien : “L’idée, c’est de se balader avec un expat qui vit à Bangkok. Ca colle bien avec cette ville où on vit un peu comme à Paris. L’échange est assez riche, notamment sur les différences culturelles”.

 

Chiang Mai

De Bangkok, Valérie Expert entraîne ses invités vers le nord à Chiang Mai -deuxième ville du pays- où l’on se rend en avion ou en train. Nicolas Carcy en profite pour glisser que bientôt c’est le TGV qui assurera la liaison Bangkok-Chiang Mai. Une ville que Michel-Yves Labbé affectionne aussi : “Il y a plein de galeries d’art, il fait bon et il y a toujours un marché de nuit alors qu’il n’y en a plus à Bangkok”. “C’est la ville de l’artisanat, surenchérit Chi Phan, la ville qui s’ouvre sur les parcs nationaux, sur les grands paysages, une ville aussi qui prête à la flânerie…” Nicolas Carcy, lui, associe Chiang Mai avec le rêve d’un treck qu’il a toujours voulu faire dans la jungle au nord, loin de la mer et de la plage, bien que ce qui le lie le plus à la Thaïlande soit sa cuisine…

 

La cuisine au centre de la culture 

… Un sujet sur lequel Valérie Expert s’oriente avec plaisir et qui met en appétit ! “Les Thaïs peuvent manger neuf à dix fois par jour. C’est OK car la cuisine est à base de légumes, de sauces de poisson, de fruits frais. Et on dit que quand un Thaï est en train de manger, la première chose à laquelle il pense est ce qu’il mangera au repas suivant !”, raconte Nicolas Carcy.

Puis il nous emmène dans son Atelier Thaï où, avec sa binôme, Slap Paropala, il fait découvrir la cuisine thaï au public français. “On fait toujours goûter les ingrédients apparents et ce n’est pas facile ! La sauce de poisson toute seule, c’est juste horrible ! Mais mis ensemble, les ingrédients donnent des saveurs phénoménales et un ravissement qu’on n’a pas coutume d’avoir à table”. De retour dans les rues de Bangkok, Nicolas Carcy décrit les stands de Street food et leur caractère social : “Les gens se retrouvent dans la rue pour manger, sur des bancs ou à des tables en plastique.” Chi Phan parle de marchés éphémères adaptés aux heures de pointe. Et le tout à des prix défiant toute concurrence, même celle des pays voisins “qu’on penserait moins chers mais qui ne le sont pas et qui n’ont surtout pas le même rapport qualité prix”, pointe Michel-Yves Labbé.

Les invités s’enrichissent d’un membre quand Aude Giraud prend la parole au téléphone depuis Singapour et confirme les dires de Nicolas Carcy : “Bangkok, c’est vraiment le paradis de la nourriture, la ville de la Street food. On peut y trouver son bonheur facilement si on est un peu aventurier !” Elle enchaîne sur de bonnes adresses de restaurants, le Thip Samai réputé pour ses Pad Thaï. Pour elle, Bangkok est un endroit unique “pour repousser ses limites et expériementer car on est entouré de gens pour qui c’est normal de manger tout ça”.

Marché flottant d'Amphawa

 

De la cuisine aux massages 

A propos d’expérimentations, Thaïlande rime aussi avec massages. Et Michel-Yves Labbé a fait les frais de drôles d’expériences en la matière : “Quand j’ai commencé à travailler avec la Thaïlande dans les années 70, je suis descendu à l’hôtel Hyatt et je me suis dit que j’allais me faire faire un massage. Dans la tête, j’avais un côté un peu guilleret…” Les rires fusent dans l’audience. car contre toute attente, c’est un type qui débarque pour le masser ! “En plus, il a dû se dire : celui-là, il a une grande carcasse, je vais mettre la gomme ! Le type m’a fait un mal de chien. J’en pleurais. Moi qui voulais un truc doux avec plein de câlins… C’était en fait un masseur de l’équipe de karaté ou de boxe thaï !” Tandis que les rires redoublent, Michel-Yves poursuit : “Ne me parlez pas de massages thaïlandais, la dernière fois que j’ai essayé, la fille voulait me marcher dessus !”.

Nicolas Carcy, lui, a une toute autre expérience du massage thaï : “Je me suis même fait le petit plaisir de l’apprendre l’année dernière au fameux temple Wat Po, mais on ne m’a jamais appris à marcher sur quelqu’un !” Par contre, il parle de l’importance du toucher : “On comprend à quel point on l’a perdu dans nos sociétés occidentales. En Thaïlande, il se passe de mère en fille, c’est un pilier, comme la cuisine”. Il reconnaît ensuite que le massage thaï peut être vigoureux car, à la base il était destiné au soldat revenant du champ de bataille et avait pour but de le requinquer pour  qu’il y retourne !

C’est au tour de Chi Phan de prendre la parole et de rassurer les auditeurs sur les options offertes par Voyageurs du Monde : “Les salons de massages sont bien sûr dans nos carnets d’adresse. On en a pour tous les goûts”. Michel-Yves Labbé en profite pour parler des spas, “que l’on peut trouver partout” et plus particulièrement de “la mère de tous les spas à l’Oriental. La mode des spas dans les hôtels vient de là.”

 

La carte postale de Michel-Yves Labbé : passer son permis de conduire… un éléphant ! 

Il est temps d’écouter Michel-Yves Labbé dévoiler sa carte postale thaï : une carte en forme de cadeau d’anniversaire à son épouse Geneviève qu’il a emmenée tout au nord du pays, dans le triangle d’or, à la frontière de la Birmanie et du Laos pour une initiation hors du commun : apprendre à conduire un éléphant !

“Le camp des pachydermes est au sein d’un très bel hôtel, l’Anantara Golden Triangle. C’est aussi une fondation qui recueille des éléphants orphelins”. Le stage dure cinq jours. “Le premier jour, une femelle éléphant du nom de Jenny est assignée à ma femme, aussi surnommée Jenny. On arrive avec des brassées d’herbe que Jenny l’éléphant avale rapidement. Le lendemain, reconnaissance du ventre et mémoire d’éléphant obligent, Jenny l’éléphant se laisse caresser le front par Jenny la Française. “Ensuite, il s’agit de mouiller l’éléphant et de le brosser, un vrai travail de technicien de surface ! Jenny doit ensuite apprendre une trentaine de mots en thaï. Puis vient le moment de monter sur l’éléphant. Certes, elle est gentille, elle s’agenouille et sa patte fait escabeau mais il faut encore sauter jusqu’à son large cou !”.

Les “Jenny” entament leur premier petit périple. “Mais là, c’est sportif car Jenny et ses congénères ne pensent qu’à une chose : vous foutre à l’eau.” Pourtant, Jenny la Française résiste et réussit à éviter la douche. Les jours passent et la complicité entre les Jenny se fait de plus en plus dense… jusqu’à la dernière balade d’une heure, toutes les deux, loin du camp et de ses bruits. “Et si Jenny, l’éléphant, décidait de faire une fugue ?”, s’inquiète Michel-Yves Labbé. Mais les deux Jenny reviennent saines et sauves et l’épouse de Michel-Yves Labbé se voit recevoir son permis de conduire un éléphant ! Le tout, hôtel compris pour une semaine, aura coûté environ 1500$. “Difficile de faire valider le permis en France, ça ne sert pas tous les jours. Mais, passez-le, vous allez adorer !”, conclut Michel-Yves Labbé.

Valérie Expert finit l’émission par deux conseils de lectures culinaires :

Ma Petite Epicerie Thaï, de Nicolas Carcy et Plap Saropala aux éditions Hachette et Thaïlande : le livre de cuisine de Jean-Pierrre Gabriel, aux éditions Phaïdon.