Maldives

Les Maldives, bonjour paresse

Les Maldives, bonjour paresse

Sur ces pastilles de corail flottant comme en apesanteur dans l’océan Indien, la vie se réduit à sa plus simple expression : dialoguer avec les poissons, lire, rêver, plonger, contempler, savourer chaque instant. Adieu superflu et vaine agitation ; bonjour paresse. Il n’y aura que vous, le soleil et la mer.


Débarquer aux Maldives c'est sauter d'un coup d'un seul dans un autre monde. A peine le temps de prendre dans la petite aérogare de Malé ouverte aux quatre vents, une bouffée de cet air sucré typique des tropiques que l’on embarque dans la foulée sur un hydravion ou un bateau rapide. On ne prend pas un hydravion tous les jours. A peine le petit bimoteur s'est-il arraché des eaux d’un coup de rein que le spectacle commence. Impossible de décoller le nez du hublot pour ne rien rater des dégradés de bleus des chapelets d'îlots  alignés comme les ronds dans une toile de Miro. Dans la version bateau, le choc survient dès la sortie du port, lorsque l'étrave fend sans ménagement une bande de joyeux dauphins bien décidés à s'amuser dans l'écume du sillage.

Se retrouver ensuite pieds nus dans le sable et seul au monde relève de la magie insulaire. L’art majeur ici, c'est celui de ne rien faire. Un bouquin glané dans la bibliothèque que l’on lira d’un œil distrait, un massage divin sous une pluie de noix de coco ou une émulsion de papaye, un verre au bar...

femme à l'avant d'un bateau aux Maldives

Gerhard Westrich/laif

 

Que le temps passe vite dès qu'il ralentit !


Il arrive aussi que l'on ait choisi un atoll si éloigné au nord ou au sud de l'archipel (800 kilomètres de long) qu'il nécessite de transiter par l'un de ces petits aéroports domestiques aux airs coloniaux. Lorsqu'on descend sur le tarmac pour rejoindre le débarcadère où attend le bateau, on traverse souvent, entre poules et enfants, l'un de ces villages aux maisons bâties de corail. On réalise alors que les 1 200 îles des Maldives ne sont pas apparues sur l’atlas d'un coup de baguette magique, après que les techniques de désalinisation de l'eau eurent permis de créer ces somptueux resorts qui font rêver dans les magazines de déco ; l'archipel  fut de tout temps un lieu de vie et de passage. Déjà les caïques arabes y jetaient l’ancre sur la route du détroit de Malacca ou du Kerala ; les boutres venus de Batavia s'arrêtaient pour y faire le plein de fruits et d'eau douce... Beaucoup d'hôtels organisent des excursions vers ces villages de grands marins qui respirent la simplicité et la gentillesse. Il serait dommage de ne pas les rencontrer !