Publié 16 avr. 2024
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Du 20 avril au 24 novembre, la Sérénissime fait encore plus de place à l’Art, à l’occasion de la 60e Biennale de Venise. L’édition 2024, « Stranieri Ovunque - Foreigners Everywhere » (Des étrangers partout), organisée par Adriano Pedrosa, réunit 331 artistes de 90 nationalités différentes. La thématique, choisie par le directeur artistique du Museu de Arte de Sao Paulo, invite à une réflexion sur les multiples crises migratoires mondiales et sur les différentes expériences des « étrangers ». Une Biennale qui enrichit la réflexion sur l’exil, les frontières, les diasporas mais aussi le genre et l’identité.
Le pavillon brésilien (ou pavillon Hãhãwpuá en langue patxohã) fait cette année une grande place aux créations artistiques des peuples natifs à travers l’exposition « Ka’a Pûera: we are walking birds » qui aborde des sujets tels que la dépossession, la marginalisation ou la violation des droits. Sous le même pavillon exposent la communauté Tupinambá ainsi que des représentants des communautés des côtes brésiliennes, ambassadeurs des premiers « étrangers » sur leur propre terre. On parle aussi de résistance, celle des communautés natives qui n’ont jamais cessé de lutter contre la colonisation, et de l’action nécessaire pour endiguer le changement climatique.
L’artiste et poète martiniquais au travail pour le moins protéiforme – sculptures, vidéos, textes – est le résident 2024 du Pavillon français. Pour donner vie à son œuvre pleine de poésie et nourrie de plusieurs cultures – caribéennes, africaines, indiennes, européennes –, Julien Creuzet n’hésite pas à travailler de multiples matériaux dont des déchets ou objets échoués sur le rivage de son île natale. Associés à des titres sans équivoques, ses installations parlent de pollution et de pesticides, de décolonisation et d’esclavage, de mémoire et de migration.
Le Saint-Siège s’est cette année choisi un pavillon un peu spécial… une prison pour femmes. Il s’agit plus précisément de celle de la Giudecca, toujours active, où se tient l’exposition « Con i mei occhi » (De mes propres yeux), une invitation à voir les choses de plus près, sans filtre, sans a priori. Les artistes ont d’ailleurs été choisis pour leur sensibilité, leur capacité à ne pas juger. Les visiteurs seront guidés le long du parcours par les détenues elles-mêmes, sous la surveillance de l’équipe de sécurité pénitentiaire. Certaines ont d’ailleurs participé aux œuvres à l’instar du film réalisé par Zoé Saldaña et Marco Perego mettant en scène une quinzaine de prisonnières.
L’art de John Akomfrah, artiste britannique d’origine ghanéenne et résident du Pavillon de la Grande-Bretagne, s’intéresse, entre autres, aux diasporas mondiales. Ses installations font écho à un important travail de recherche en lien avec la mémoire, le postcolonialisme, le changement climatique… Des sujets plus que jamais d’actualité qu’il traite à travers des films et des images projetées.
L’exposition du pavillon de l’île de La Grenade, dans les Petites Antilles, a emprunté son nom à une citation de John Donne, poète anglais du XVIe siècle. Un titre qui annonce le travail de plusieurs artistes ayant pris le thème de la Biennale à bras le corps. Parmi eux : Jason deCaire Taylor, dont les œuvres mettent en scène l’être humain dans des environnements au sein desquels il ne pourrait pas survivre ; Suelin Low Chew Tung qui considère comme un « étranger » ce cancer qui a envahi son corps ; ou encore Frederika Adams dont le travail se compose essentiellement de photographies végétales. Elle soumet ainsi l’idée qu’à travers leur esthétique, les plantes transmettent aux humains un message important : ils ne dominent pas la planète.
C’est le Groenland qui représente le Danemark à la 60e Biennale de Venise, plus précisément l’artiste groenlandais Inuuteq Storch – une première historique. C’est également la première fois que la photographie fait son entrée dans le Pavillon danois. L’exposition, « Rise of the Sunken Sun », présente plusieurs images qui, ensemble, renvoient à l’identité du Groenland, à son histoire et à son quotidien. Même si le travail d’Inuteeq Storch aborde des thèmes bien plus vastes, qui dépassent les frontières de sa terre natale. Il nous parle d’appartenance, de représentation et, bien sûr, de relations entre colonisés et colon(isateur)s.
La Biennale est une merveilleuse occasion de (re)découvrir la Sérénissime qui se dévoile, toujours aussi belle, entre deux pavillons. On arpente notamment l’Arsenal où était autrefois bâtie la flotte vénitienne, et les Giardini, héritage napoléonien du début du XIXe siècle, de très vastes jardins publics désormais en partie occupés par les pavillons de La Biennale. En un coup de vaporetto, on n’hésite pas à faire dans le classique : le Grand canal, le pont des Soupirs, la place San Marco, la basilique et ses mosaïques… Sans oublier le palais des Doges que l’on préfèrera visiter en privilégiés, en-dehors des horaires d’ouverture. Le marché au poisson du Rialto est une pittoresque introduction à la gastronomie vénitienne – anguilles, anchois, cigales de mer – que l’on déguste, un peu plus tard, dans un bacaro à l’atmosphère décontractée. Ces auberges préservent l’âme de Venise à grands renforts de plats traditionnels : sardines aux oignons, raisins secs et pignons de pin, spaghetti à l’encre de seiche, polenta. Aux beaux jours, on se faufile en voyageur averti jusqu’aux quartiers moins pris d’assaut. À l’abri du Cannareggio, du Dorsoduro ou de la Giudecca, on retrouve la vraie douceur de vivre vénitienne, on profite de la fraîcheur des cours, on trotte le long des canaux. On prend le « large », aussi, et l’on cabote vers les îles de la lagune – Torcello, Burano, Murano…
Martin Katler / Unsplash.com
Par
ELEONORE DUBOIS
Photographie de couverture : Jérôme Galland
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