Mexique

Radio Voyageurs : 100% Mexique

Radio Voyageurs : 100% Mexique

Avec Audrey Pirouelle, spécialiste Amérique du Sud chez Voyageurs du Monde, Jean-Pierre Chanial, journaliste spécialiste du tourisme au Figaro, Michel-Yves Labbé, PDG et fondateur de Départ Demain, Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, Dolores Eche collaboratrice de Jean-François Rial d’origine mexicaine, Mercedes Ahumada, ambassadrice en France de la cuisine mexicaine. Elle tient un blog de cuisine traditionnelle mexicaine.


 

Le Mexique pratique

Quand part-on au Mexique ? C’est la première question que Valérie Expert pose à ses invités.

Sans hésitation, Michel-Yves Labbé répond : “toute l’année. L’été, Il y a des vlles en altitude avec un climat agréable, voire un peu frais le soir. L'hiver, on peut aller sur la Riviera Maya, mais on peut faire le circuit des sites archéologiques et des villes coloniales à peu près toute l’année, sans problème majeur”. Il met cependant un bémol sur le mois de septembre, pluvieux. Audrey Pirouelle confirme : “Le Mexique est une destination qui se vend toute l’année, sauf en septembre à cause de l’humidité”. Jean-Pierre Chanial en profite pour agrandir le tableau et donner envie de partir n’importe quand : “Il y a tout au Mexique : des plages, des villes coloniales, des sanctuaires mayas et aztèques, vous avez une panoplie de richesses insoutenables et la richesse du peuple mexicain”. Michel-Yves Labbé surenchérit sur la joie de vivre et l’esprit de fête, partout.

Reste à savoir comment s’y rendre. “On prend Aeromexico, Air France ou on passe par les Etats-Unis souvent via Miami. Il y a aussi quelques vols directs pour Cancun”, explique Audrey Pirouelle. “Cancun”, l’évocation de la station balnéaire suscite des remous chez les invités ! “Les Français veulent tous aller dans le Yucatan… Il n’y a aucune âme à Cancun”, se plaignent en choeur Audrey Pirouelle et Jean-François Rial. Michel-Yves Labbé, lui, se fait l’avocat du diable : “il existe de très beaux coins au sud de Cancun”. Pour désamorcer le débat, Audrey Pirouelle enchaîne sur la meilleure façon de découvrir le Yucatan : “en faisant un road trip. La région ne se résume pas à la Riviera Maya mais inclut des petites villes coloniales comme Valladolid, des petits villages charmants, des réserves naturelles…”. Des destinations et des évocations qui rappellent à Jean-François Rial une anecdote : Le Mexique, c’est le premier voyage qu’il a fait sur mesure, concocté par Voyageurs du Monde - à l’époque Carrefour du Mexique - il y a 25 ans. Trois années plus tard, il travaillait pour Voyageurs du Monde. “Je dois beaucoup au Mexique !”, avoue-t-il.

 

Eduardo Cerruti

La voiture revient régulièrement dans la conversation comme le meilleur moyen de découvrir le pays. “Le plus beau voyage au Mexique, c’est d’arriver à Mexico et de faire la route jusqu’à Cancun : Puebla, San Cristobal, Merida…”, tous s’accordent à dire qu’il s’agit d’un voyage sublime et classique, qui peut se faire en deux semaines …

 

Mexico, l’incontournable

“Voilà une ville de contrastes qui a beaucoup changé ces dix dernières années : moins d’insécurité et de nuages de pollution, des pistes cyclacles, plus d’espaces verts. On propose ce stop même en famille, parce que c’est une ville qui peut plaire à tout le monde et qui bouge énormément. On peut faire des pauses au calme comme dans le petit quartier de Coyoacan…”, explique Audrey Pirouelle. Michel-Yves Labbé mentionne l’immense aire piétonne du quartier de Polanco “où on est très bien d’un point de vue sécurité, mieux qu’à Saint-Germain-des-Près !”. Dolores Eche confirme en mettant en avant le travail des autorités locales de Mexico ces dernières années, elle est même sûre qu’il s’agit d’une des villes les plus sûres du Mexique et insiste sur sa découverte : “C’est un passage obligé, il n’y a pas moins de 130 musées !”. Michel-Yves Labbé est particulièrement fan du Musée National “qui raconte l’histoire du pays et justifie en lui-même un passage à Mexico”. Mercedes mentionne aussi les marchés, “toute la gastronomie populaire, à Coyoacan par exemple”.

Peinture murale dans le centre historique de Mexico - Droits Réservés

La conversation dévie sur l’archéologie. “Il faut savoir qu’au Mexique, il y a à peu près 35 000 sites archéologiques, on en trouve même encore…”. Les amateurs pourront assouvir leur soif de sites à Teotihuacan. “A moins d’un heure de Mexico, on s’introduit tout de suite dans les cultures pré-colombiennes et en même temps coloniales, c’est magique, surtout si vous partez vers 4h du matin, que vous faites le survol du site en montgolfière, au lever du soleil avant de découvrir le site à pied à son ouverture”, conseille Audrey Pirouelle.

Olivier Romano

Retour à Mexico où Jean-Pierre Chanial parle du centre ville comme de “l’essentiel, avec un petit détail, chaque dimanche matin, il est rendu aux piétons, aux cyclistes. De chaque côté des grandes avenues délirantes et grandioses, vous avez les marchés. C’est sympathique et convivial”.

 

Hors de Mexico

Valérie Expert et ses invités partent avec leurs auditeurs hors de la plus grande agglomération du monde, sur les routes du Mexique. Michel-Yves Labbé insiste sur l’importance des services Voyageurs du Monde avec GPS pré-programmé avec les destinations du voyage. “Je me suis baladé avec un GPS classique, mais quand on met San Juan de “je sais pas quoi”, il y en a 125 qui sortent, il faut faire super attention de ne pas se tromper. Ca m’est arrivé !”, raconte-t-il. Audrey Pirouelle ajoute qu’il est fort agréable de faire de la route au Mexique : “On se sent vraiment bien, les Mexicains sont chaleureux. C’est bien indiqué”. Puis, elle enchaîne sur les villes étapes du road trip : “Puebla, le volcan Popocatepl : les paysages sont variés, on passe d’un volcan à d’énormes champs de cactus. On peut aussi s’arrêter à Oaxaca, voir le site de Montalban… ”.

Kevin Trageser

Oaxaca, qui pour Michel-Yves Labbé est le “hors des sentiers battus” par excellence : “D’abord, il y fait bon tout le temps. Il y a des fleurs partout. La ville est exceptionnelle en terme de monuments, et le zocalo -place centrale - a une ambiance formidable, c’est gai. On plonge dans le bonheur. Tout est réuni pour ça”. Retour sur les villes coloniales. Audrey Pirouelle cite San Miguel De Allende, Guanajuato, Puebla. “On est dans le Mexique authentique avec les haciendas, les chevaux, c’est magique…. Pour ceux qui veulent aller aussi à la plage, on peut combiner avec le Pacifique nord”. Et puisque les Français sont toujours friands de bord de mer, Valérie Expert précaunise d’éviter les stations ruinées par le tourisme telles que Playa del Carmen. Audrey Pirouelle propose Tulum, “qui reste quand même préservé, et de hippy est devenu bobo-branché !”. Jean-François Rial, lui, insiste sur un “balnéaire délirant entre la côte Atlantique et Pacifique en terme de variétés de sites. Il faut juste faire l’effort de ne pas aller où tout le monde va”… comme en Basse-Californie marquée par une succession de plages désertes, où on peut nager avec des otaries, voir des fonds marins. Michel-Yves Labbé mentionne même un endroit extraordinaire : “une lagune, fermée par un petit détroit où vous avez des centaines de baleines avec leurs baleineaux. C’est un spectacle incroyable. Nulle part dans le monde on voit autant de cétacées. Ca justifie un voyage !”

Olivier Romano

Autre coup de coeur, celui de Jean-François Rial pour la ville de San Cristobal de las Casas où les incidents du Chiapas ont fait fuir les touristes : “Du coup, on a évité le tourisme de masse. Pourtant, on est au coeur du pays maya”, explique-t-il. C’est aussi une ville qui reste indigène et traditionnelle, riche dun point de vue culinaire, selon Mercedes Ahumada. Elle est aussi chic, d’après Michel-Yves Labbé : “Il y a de joiles maisons et des petits hôtels colorés, toute une partie de la ville est piétonnière, on y mange très bien, et tous les petits villages autour avec les cérémonies dans les églises moitié animistes, moitié catholiques. Cest très intéressant”.

A Dolores Eche et Mercedes Ahumada de raconter leur Mexique à elles : Veracruz pour l’une et Jalisco pour l’autre. La première parle de cette ville portuaire à la mauvaise réputation avec beaucoup d’affection. Elle se souvient de “son zocalo interdit aux voitures où tous les habitants de Veracruz venaient prendre leur cafés sous les portales, des arches. Le serveur se baladait avec la cafetière d’un côté, le lait de l’autre, les clients tapaient dans leur verre pour l’appeler. Dans la journée, les gens se baladaient beaucoup en bord de mer. Et puis, en fin de journée, quelque chose de magique se produisait : les musiciens venaient jouer des marimbas, sous les portales du Marimbas, et à ce moment là les femmes sortaient habillées en robe longue, ou avec la robe typique de Veracruz au col bateau avec un petit tablier noir sur lequel est cousue une rose…”. Mercedes parle de Jalisco, de son artisanat de terre cuite, des fameuses Calaveras, les têtes de mort. Elle évoque aussi la route de la téquila “Peu de gens connaissent la téquila qui a une image de fête d’étudiants mais c’est un alcool riche et intéressant…”

Région de Jalisco - Fotolia

Enfin, peut-on visiter aussi les temples mayas hors des sentiers battus ? Valérie Expert interroge ses invités. Audrey Pirouelle se montre rassurante : “Le seul temple à s’approcher de Disneyland, c’est Chichen Itza du fait de sa proximité avec Cancun. Les cars d’Américains débarquent vers 10-11h le matin. Le mieux est donc de dormir à côté et de visiter le site au petit matin sans personne”.

 

Se loger au Mexique

Valérie Expert embraye sur l’hotellerie dont Audrey Pirouelle résume la situation : “Dans le Chiapas, cela reste typique. A Oaxaca, l’hotellerie a beaucoup de charme. Dans le Yucatan, on trouve de tout. Mexico a beaucoup évolué. On y trouvait beaucoup de grands hôtels internationaux style Sheraton. Voyageurs du Monde a trouvé des adresses dans d’anciennes maisons, où il n’y a que trois ou quatre chambres dans des quartiers sympas comme La Roma, La Condesa. Ce qui fait qu’on peut vivre Mexico différemment, un peu comme à la maison”. Les invités de Valérie Expert en profitent pour encenser le sens de l’accueil des Mexicains : “Mi Casa es tu casa” comme on dit.

 La Condesa - Baptiste Briand

 

Une cuisine classée au patrimoine de l’Unesco

La cuisine mexicaine fait entièrement partie de ce sens de l’accueil et de l’art de vivre des Mexicains. Elle est d’ailleurs inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis 2010. “Pourquoi ?”, interroge Valérie Expert. “Il y a plusieurs choses : le savoir-faire ancestral, les ingrédients traditionnels, et tous les événements culturels qui existent autour de la cuisine”, explique Mercedes Ahumada. Elle donne l’exemple des tamales : des petits pains de maïs qui datent de l’époque pré-hispanique. Ils ont évolué - environ 5000 recettes sont enregistrées ! - mais leur préparation reste traditionnelle”. Pour elle, les trois éléments qui caractérisent la cuisine mexicaine  sont  la sauce, les tortillas et la farce. Michel-Yves Labbé mentionne le mole poblano, qu’il n’a pas aimé du tout… “C’est une sauce de Puebla, explique Mercedes Ahumada, à base de piments séchés condimentée avec du chocolat, inspirée de l’époque pré-hispanique. Sous le christianisme, on y a ajouté certains ingrédients qui venaient d’Espagne. C’est devenu un plat baroque : il y a plein d’ingrédients - entre 18 et 35 ! - et chaque famille a sa recette”. “Ca attaque dès le petit déjeuner ! Faut être vigilent quand même”, ironise Michel-Yves Labbé.

Olivier Romano

Le terme tex-mex fait irruption dans la conversation. Pourtant, c’est une cuisine des Etats-Unis, inspirée de la cuisine mexicaine et de celle du Texas, d’où la contraction des deux noms. “Le tex-mex, c’est la junk food aux Etats-Unis, si on veut vraiment manger du bon tex-mex, il faut parler de South Western”, précise Michel-Yves Labbé. “D’ailleurs, on mange aussi du South Western dans le nord du Méxique où on trouve de très bons nachos, chilis con carne ou burritos…” 

 

La carte postale de Michel-Yves Labbé

La carte postale de Michel-Yves Labbé raconte l’histoire de Carlos Slim, la première fortune du Méxique et la 6ème mondiale. Son père quitte le Liban en 1902 pour rejoindre ses quatre frères déjà au Méxique. Il fait fortune. Né en 1940, Carlos est le plus doué de ses enfants, il fait des études d’ingénieur aux Etats-Unis. En 1990, il monte Telmex, la première société de télécom du Mexique. Puis il se diversifie. Il construit actuellement le nouvel aéroport de Mexico. Il est aussi philantrope. Chaque année, sa fondation distribue 5-6 milliards de dollars dans l’éducation, la santé, la préservation de la nature, et aide les migrants. Il fait aussi construire deux musées qui portent le nom de sa femme décédée prématurément. Ils portent son nom, Soumaya. Le premier est en centre ville dans un palais où Cortès a vécu. Trop petit pour sa collection, il décide d’en faire construire un deuxième à Polanco. “Son gendre, Fernando Romero, architecte connu, s’entoure de Ghery - l’architecte du Guggenheim à Bilbao - et ils sortent tous les deux un building génial en forme de fer à repasser ou de cube tordu au centre dont la peau est en toile d’aluminium”, décrit Michel-Yves Labbé. On le visite pour son extérieur mais aussi pour ses collections : Miro, Van Gogh, Lénoard de Vinci, Chagall… “Surtout, vous serez accueilli par le Penseur de Rodin. Slim est le plus grand collectionneur du sculpteur au monde”, précise Michel-Yves Labbé. Ouvert 7 jours sur 7, gratuit, il a déjà accueilli plus de 12 millions de visiteurs  depuis 2011. Carlos Slim y vient souvent. Son plus grand bonheur : voir les écoliers y déambuler… “Allez au Soumaya, c’est une belle histoire de migrants, une belle réussite, doublée d’une belle histoire d’amour. Vous allez adorer !”, conclut Michel-Yves Labbé.

« Vous serez accueilli par le Penseur de Rodin. Slim est le plus grand collectionneur du sculpteur au monde »

Et pour en profiter pleinement, il suggère de se loger à l’hôtel Las Alcobas à Polanco, un hôtel boutique splendide. Pour les plus petites bourses, il propose l’hôtel Carlota, très design et trendy !