Publié 16 déc. 2016
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Offrandes d’encens, de fleurs et de coco, foules de pèlerins et de mystiques, ghâts scintillants, sâdhus au visage cendré, méditation et mantras, bains rituels et pujas – Gangâ mataji, le Gange, le fleuve sacré.
Rishikesh, c’est la ville des rishis, hommes saints, moines errants, adorateurs de Shiva – sâdhus aux cheveux couverts de cendre, sanyiâsins drapés d’un kavi orange, qui ont fait du renoncement un mode de vie, cheminant d’ashram en ashram, ou vivant en ermites installés à l’ombre d’un banyan. Bâtie sur les contreforts de l’Himalaya, la ville est répartie sur les deux flancs de la vallée, reliés entre eux par deux passerelles suspendues qui surplombent le fleuve – il faut traverser à pied, les rickshaws ne s’y aventurent pas. Ruelles étroites, maisons accrochées sur les collines, et à la nuit tombée, les temples illuminés et les chants des pujas. A l’aube, collines prises dans les brumes, les chants de Krishna et Shiva accompagnent notre réveil. Un sâdhu, le front barré de trois larges traits de cendres, une ligne vermillon dessinée entre les yeux, portant un turban d’où émerge un haut chignon de dreadlocks, s’assoit dans les eaux froides du Gange, incarnation de la déesse Gangâ, et au sortir de ce bain purificateur, se recouvre le corps de cendres – rituel symbole de mort et de renaissance. Sur les ghâts, des visiteurs et pèlerins venus du monde entier, eux aussi en quête de sagesse, et les chants diffusés par les haut-parleurs, instruments de la spiritualité contemporaine.
On s’éloigne quelques jours du fleuve sacré pour un détour par Agra, un autre monde, l’Inde toujours, mais traversée d’influences perses. Le Taj Mahal, une dévotion d’un autre ordre, celle d’un homme pour son épouse défunte - hymne silencieux à l’aimée et quintessence de l’architecture indo-musulmane. Face au mausolée immaculé, on est stupéfait par tant de beauté et de finesse. A Khajurâho, les temples jaïns et hindous sont célèbres pour leur statuaire érotique, mais Khajurâho, c’est aussi tout un monde merveilleux de Dieux, de Déesses chevauchant des aigles, de rois et d’apsaras, d’éléphants et de chevaux en procession gravés dans la pierre. Et, à la nuit tombée, un festival de danse aux abords des temples illuminés – on y découvre le kathak, une succession de rythmes complexes, de frappes de pieds qui, étrangement, évoquent le flamenco !
Retour sur les rives de Mère Gange, Gangâ mataji, à Bénarès. Bénarès, on y avait beaucoup pensé, on avait hésité, appréhendé aussi. Et puis on s’est décidé, nous y sommes ! On s’engage dans la ville, et, c’est presque imperceptible, mais l’ambiance se démarque des autres villes indiennes. Pier Paolo Pasolini ne dit pas autre chose dans l’Odeur de l’Inde, emporté dans nos bagages : « Bénarès, rien de nouveau : les rues du centre sont de grandes rues de marché, avec des boutiques accumulées sous les maisons bringuebalantes aux vérandas de bois et l’inévitable foule affamée, sale et dévêtue. Naturellement, les vaches. Mais il flotte un air, comment dire ? plus intègre. Et un plus grand bien-être, comme toujours, là où la religion est l’objet d’une spéculation (…) Jamais en aucun lieu, durant tout notre séjour indien, nous n’avons éprouvé un aussi profond sentiment de communion, de tranquillité, et, presque, de joie. » Des sâdhus récitant des mantras, d’autres, extatiques, assis en tailleur, et ne semblant jamais quitter leur posture de méditation ; des colliers de fleurs fraîches au cou des vaches ; des bassins de pierre et autels chargés d’offrandes – pétales de fleurs, eau, lait ; des chèvres déambulant dans les ruelles ; des odeurs entêtantes d’encens ; des statues au visage noir parées de drapés rouges ; des déesses à quatre bras dessinées aux murs des maisons. Et devant un temple hindou, une puja - chants accompagnés d’instruments à cuivre, sur le trottoir, face au temple, les fidèles semblent détachés du chaos ambiant, comme dans une bulle de spiritualité.
Le lendemain, au petit matin, en barque sur le fleuve, offrandes au Gange, pétales d’hibiscus et couronnes de fleurs jaunes enserrant de petites lampes à huile, lumières frêles flottant sur l’eau. Les premières lueurs annoncent l’aube, sur la rive droite, étendues désertes d’argile brun, et sur la rive gauche, succession d’escaliers se jetant dans le fleuve, va-et-vient incessant de pèlerins en prière, de mendiants et de marchands ambulants. Une foule de femmes, saris orange, bleu, vert, descend vers le fleuve pour s’y baigner. Les vaches se régalent des offrandes de fleurs échouées sur les quais. Plus loin, des hommes battent le linge sur les pierres, et les pièces de tissus qui sèchent dessinent sur le sol des figures géométriques multicolores. Et la ville défile sous nos yeux, intemporelle - quel spectacle que celui des ghâts vus du Gange !
Crédits : ©Qilai Shen/PANOS-REA ©Thomas Dorn/LAIF-REA ©Justin Mott/REDUX-REA ©Stuart Freedman/PANOS-REA
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