Publié 14 nov. 2014
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Récit de voyage de Véronique Durruty
Je voyage seule, ou avec ma petite fille du vent, qui n’est plus une petite fille, et m’accompagne moins souvent. Une fois n’est pas coutume, nous partîmes à trois, ma mère, ma fille, et moi. Trois femmes, trois générations, trois types d’attentes.
Nous avions loué une voiture, ma mère était au volant. Fascinée par la beauté des lieux, je ne faisais pas attention à la route, j’étais une piètre copilote. « Stop, c’est si beau ! » « Mais où est-on ? » « Je ne sais pas ». On s’arrêtait, marchait un peu dans les rochers, au creux des wadi, au bord de l’eau, on goûtait le vent, on essayait de retenir, chacune à notre manière, cette lumière, ces courbes, cette douceur rêche unique, et on reprenait la route au hasard. Il finissait toujours par y avoir un village, ou un homme avec son troupeau, avec ce sens de l’hospitalité unique qu’on trouve dans tout le monde musulman. On parlait en baragouin anglais, ou en langue des sourires, ils nous offraient un thé, nous remettaient sur le chemin en se détournant de leur route – plusieurs heures de détour parfois. Par cet itinéraire tortueux, et largement aléatoire, nous traversâmes le pays plusieurs fois, de part en part, des forêts sèches de l’extrême Nord, à Aqaba face à l’Egypte. Points forts.
J’avais beau m’attendre à une grande beauté, avoir vu mille fois « le Trésor » en photo, j’avais beau m’être imaginée notre petite marche dans le Siq, la réalité est au delà. Les tombeaux s’en vont à l’infini, les pierres sont plus roses, et aussi mauves, rouges, parfois zébrées d’une veine où passe un sang d’or, et le défilé est par endroits si étroit qu’il donne le vertige à l’envers. Pétra est belle d’en bas, d’en haut, de loin, de près, dans son cœur et dans ses à-côtés, plus on y passe du temps plus elle donne envie d’en passer. Par moments j’étais si fascinée que j’en oubliais mon appareil photo, parfois j’appuyais de façon compulsive, pour tenter de capter un morceau de lumière. Ai-je pris une image qui rende les sensations de la capitale nabatéenne ? Dans tout mon tas j’en retiens deux, un fragment de nature minérale où bat le coeur de la pierre, et une photo tremblée du Siq à l’aube, mais je reste en deçà de l’émotion qu’offre Pétra.
Des dunes, des montagnes surgies de la plaine, comme un caprice de Dieu, ça et là un arbre incongru, des pétroglyphes émouvants, des ponts de pierre géants qui passent au dessus de rien et sur lesquels on s’amuse à passer, des pierres anodines, ruines de la maison où aurait vécu Lawrence d’Arabie, de l’eau qui coule de la pierre, des falaises rouges, ocre ou jaune, une montagne-pyramide qu’on croirait dessinée à la règle, comme un modèle dont Kheops serait la réplique miniature, les grandes pierres taillées des ruines de temples nabatéens. La « Vallée de la lune » est belle à couper le souffle.
La mer Morte s’aborde de haut, par les montagnes, ses contours sinueux sont frangés de sel comme un écrin. Elle donne envie de s’y plonger – et on s’y plonge, enduites de la tête au pied de ses boues bienfaitrices, qui rajeunissent maman de vingt ans, moi de cinq, et rendent ma fille encore plus belle. Dedans, on a toutes les trois huit ans, lorsqu’on fait les clowns dans cette eau où l’on ne pas ne pas flotter : l’une y lit son journal sans matelas pneumatique, l’autre fait coucou des deux mains les orteils hors de l’eau, la troisième crée une improbable chorégraphie. Pour mettre la tête sous l’eau (l’intense concentration de sel pique fort), vous attendrez d’être au Sud, près d’Aqaba, dans le bleu profond de la mer Rouge, où vous pourrez vraiment plonger, par exemple sur le "Cedar Pride", épave recouverte d’un jardin de corail et de gorgones, peuplée de napoléons, de poissons scorpions, de poissons anges et de perches.
Markus Kirchgessner/LAIF-REA
Il faudrait confronter mon récit avec celui de mes accompagnatrices. Faute de place, je leur ai juste demandé de me donner leur meilleur souvenir.
Maman : « Un seul ? C’est dur, il y eut des impressions si différentes ; il y a le mont Nebo, d’où l’on contemple, depuis l’endroit où était Moïse, la Palestine et Israël, ça m’a remuée ; l’arrivée sur « le Trésor » à Petra – c’est peut être ça le plus impressionnant, ou bien le pique-nique où l’on était seules près de ce grand tombeau violet, à l’écart des grandes routes du site, oui c’est ça qui m’a le plus marquée ; ou le Wadi Rum ; et la baignade dans la mer Morte bien sûr ; ah ! Et puis il y a le nord, la réserve d’Ajloun, Jerash. Je ne peux pas choisir, c’est tellement riche. »
Nikita : « Pétra : tout le site, les triple galops en randonnée, et les couchers de soleil dans le désert près de la ville. Et le Wadi Rum : la balade en chameau, l’escalade des parois de pierre dans le canyon Khaz'ali, et quand j ai soufflé mes 14 bougies après avoir dévalé en courant la grande dune de sable rouge. »
Bon voyage, et dites-moi ce qui vous a marqué !
Par
VERONIQUE DURRUTY
D’abord, parce que, quelle que soit la situation régionale, nous savons si votre voyage en Jordanie est envisageable ou pas. On renonce trop souvent, par manque d’information fiable, à des expériences exceptionnelles. En revanche, s’il faut s’abstenir momentanément, on s’abstient. L’ambition de Voyageurs est de vous faire vivre le voyage dont vous rêvez. Et pour que l’aval soit heureux, il faut que l’amont ait été précis et rigoureux. Ce qui n’exclut en rien que l’on s’enthousiasme ensemble, vous et nous, à propos de Pétra, du Wadi Rum ou de la mer Morte. C’est d’ailleurs une étape indispensable du processus.
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