Jamaïque

Jamaïque, rêve caraibe

Jamaïque, rêve caraibe

Rêve caraïbe dès les années 50 – Errol Flynn, Ian Flemming, Marylin, Keith Richards, tous ont fait de la Jamaïque leurs quartiers d’hiver. Ciel bleu, bleu comme la mer des Caraïbes, jacarandas et bananeraies, plantations de caféiers, nuancier infini des jungles tropicales : nous aussi, on veut buller en rasta chic en Jamaïque !

 

BLUE MOUNTAINS

Dès la sortie de Kingston, la route trace ses boucles à travers les collines ; on traverse un village – des poulets qui battent les ailes, des gargotes aux toits de zinc vendant bananes mûres, lait de coco et bières glacées, des rastafaris à vélo, et une grappe d’enfants qui se disputent un ballon. On croise des camionnettes surchargées de sacs d’ignames, de fruits à pain, et qui font hurler leurs klaxons dans les virages ; des vaches blanches et bossues qui broutent d’un air somnolent, des chèvres qui s’égaillent devant la voiture pour grimper au flanc de la montagne. Des fougères grandes comme des bouleaux, des bosquets de gingembre géants, des palmiers et des cascades. On s’enfonce dans la montagne, l’air se fait plus piquant, et au détour d’un virage, quelques maisons de bois clair disséminées dans la jungle : Strawberry Hill réinvente l’architecture des maisons de planteurs.

BLUE MOUNTAINS

Getty Images

L’hôtel iconique appartient à Chris Blackwell, fondateur de la maison de disques Island Records, producteur de Bob Marley (il est également l’heureux propriétaire de l’ancienne demeure de Ian Flemming, où l’ex-espion britannique a écrit les aventures de James Bond – aujourd’hui refuge chic de Bill Clinton ou de Kate Moss). Dans la plantation voisine,  les caféiers poussent, protégés de trop de soleil à l’ombre des avocatiers et des larges feuilles de bananiers. Caroline, cheveux blancs retenus en chignon, nous sert son meilleur cru dans des tasses dépareillées. On le déguste dans le jardin planté d’hibiscus géants, avec pour horizon des collines rondes et des vallées bleues nimbées de brume – effet euphorisant du paysage XXL ou réelles qualités du café le plus réputé au monde ? – C’est bien le meilleur p’tit noir qu’il nous a été donné de boire. Retour au Strawberry Hill, de la piscine à débordement,  le coucher de soleil derrière la montagne. A la nuit tombée, vue magique sur Kingston : la ville s’illumine au creux de la colline, on sirote un rhum au son des standards de ska égrenés par l’orchestre. 

 

OCHO RIOS

On préfère son diminutif, « Ochie » ! Sable blanc, mer azur, et une brise légère qui agite le panache de palmiers. Poser ses valises dans une suite immaculée face à la mer, dans une crique privée du Jamaica Inn, l’hôtel choisi par Marylin et Arthur Miller pour leur lune de miel, et où Winston Churchill venait oublier les tumultes du monde, c’est expérimenter tout le chic de l’île préférée des élites britanniques et américaines. Une pause au spa pour un massage à quatre mains, histoire d’abolir les dernières tensions. Un clin d’œil à Sean Connery aux Dunn River Falls : lagunes en pente douce de Dr No, avant de rejoindre à Ochie une paillotte de plage, pour un jerk, poulet ou porc – carte courte,  choix rapide  –  mariné dans un mix de clous de girofle, de cannelle, de muscade, et grillé au barbecue sur un brasero de bois de piment. C’est trop bon !

Plage du Jamaica Inn à Ochos Rios

Jamaica Inn

Et le reggae est partout, il vient alanguir les gestes et les postures ; il est dans le grésillement des sonos, dans le déhanchement impromptu d’une serveuse qui prend la commande à la terrasse d’un café, et à la nuit tombée, dans les sound system qui s’improvisent dans les rues.