Laos

A vivre au Laos et nulle part ailleurs

A vivre au Laos et nulle part ailleurs

Un pays tout en longueur longtemps resté au second plan, effacé par ses voisins – la Thaïlande qui attire des millions de voyageurs, le Vietnam de Saigon à Hanoï, et le Cambodge et les temples d'Angkor. Le Laos : à découvrir en prenant son temps... 

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Compter les bouddhas dans la grotte de Pak Ou

On l'appelle la grotte aux mille bouddhas, elle mérite bien bien son nom. Les bouddhas ont été déposés au fil des années, ils sont grands, petits, sublimes ou kitsch, en bois brut ou dorés, debout ou en tailleur, mais il y en a partout, ils tapissent la grotte, se lovent dans les anfractuosités des rochers, apparaissent peu à peu dans la pénombre, se détachent en contre-jour sur le fond de lumière de l'entrée de la grotte. Si vous êtes accompagné d'un laotien, ou si vous maîtrisez la langue, vous pourrez vous faire prédire l'avenir – tirer une baguette d'un panier, et l'oracle vous éclairera (ou pas), de sa philosophie et de sa sagesse.

grotte de Pak Ou Laos

Caroline Hauzeur

2

Admirer les temples de Luang Prabang

La ville de Luang Prabang cache quelques 80 temples. Et une sérénité douce qui dépasse le périmètre de leurs enceintes. Le plus somptueux, c'est le Wat Xieng Thong. Il fut construit en 1560 sous l’ordre du Roi Setthathirat et surplombe le fleuve Mékong. Sur la façade du fond, la célèbre mosaïque représentant "l'arbre de vie". A l’intérieur, sont conservés plusieurs bouddhas anciens remarquables, dont un bouddha couché exceptionnel qui avait été transporté à Paris pour l'exposition coloniale à Paris de 1931.

Temple au Laos

Wuttichok

3

Remonter le Mékong en bateau

Au Laos, les routes, ce n'est pas toujours la panacée. De tout temps, les grandes rivières – fleuve Mékong ou rivière Nam Ou,  furent les moyens privilégiés de transport. En fonction de ses envies, du temps que l'on dispose et de la distance à parcourir, on pourra choisir son bateau : pour les plus aventureux, l'allure trépidante du petit speed-boat, dans lequel on monte casqué, et qui rallie Vientiane à Luang Prabang en quelques heures, les bateaux de transport publics, qui s'arrêtent à chaque village, chargent et déchargent passagers et denrées, et nous font profiter de la vie quotidienne dans les campagnes laotiennes, ou les toutes petites pirogues privées qui nous amèneront ici dans un village de potiers ou de pêcheurs, là dans un temple éloigné, au fil de l'eau.

Couché de soleil sur le Mékong

Henning Manninga

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Contempler les parures des Hmongs

L'air de rien, ce pays grand comme la moitié de la France, mais peuplé de 10 fois moins d’habitants, abrite plus de 80 ethnies ! Chacune d’elle parle son  dialecte, possède ses coutumes, ses traditions uniques. Un joyeux bazar ! Les Laos Thais, ceux des basses terre, regroupent une vingtaine d’ethnie qui forment les trois quart de la population du pays. Viennent ensuite, sur les terres de moyenne altitude, les Laos Theun ou proto-chinois qui regroupent plus de 50 ethnies. Les Hmongs sont l'ethnie la plus représentée des peuples des montagnes, les Laos Soung, qui se concentrent à plus de 1000 mètres d'altitude. Dans ces régions, les minorités sont majoritaires ! Et les costumes colorés qu'ils continuent à porter. Les hommes sont vêtus sobrement, d'un pantalon large, noué par une ceinture en tissu, et d'une veste. Pour les femmes, c'est n festival coloré : une large jupe aux plis multiples, et aux motifs décoratifs réalisés grâce à la cire d'abeille selon la technique du batik,  veste-chemisier brodée de couleurs vives, écharpe drapée en ceinture et une coiffe rehaussée de métal. Et des porte-bébé en patchwork multicolore, qui à eux seuls donnent presque envie de faire un petit nouveau-né !

 

Enfant au Laos

Source : Instagram

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Assister aux processions des moines

Il faudra se lever avant l'aube, déambuler au hasard dans les rues. Ce n'est pas dur de trouver leur chemin. Bien avant l'arrivée des moines, les femmes sont sorties, récipient de plat cuisiné au bras, ont retiré leur chaussures comme si elles rentraient dans un temple, et se sont agenouillées, en rang, au bord de la route. Entre loup et chien, les moines arrivent, en file indienne, de longueur variée (des dizaines et des dizaines de moines pour les temples les plus importants) portant chacun le bol avec lequel ils mendient leur nourriture de la journée. Mendier est un drôle de mot, tant on sent que c'est un honneur pour les fidèles de nourrir les hommes en robe safran. 

Patrick Le Floc'h