Pour quels voyageurs ?
Pour tous les voyageurs ! Pour ceux et celles qui veulent partir loin tout en restant près. Pour celles et ceux qui veulent le farniente au soleil. Pour ceux et celles qui veulent une vue unique sur une culture véritable. Pour ceux et celles qui veulent vivre dans les îles sans se sentir isolé. Pour ceux et celles qui veulent un parapet donnant à la fois sur l’Europe et l’Afrique. Pour les amoureux de l’Histoire et des cultures uniques et mélangées. Pour celles et ceux qui veulent dans la même journée admirer des mégalithes, se recueillir dans une sublime cathédrale et se baigner dans des eaux aussi bleues que le ciel. Pour celles et ceux qui veulent sauter d’une île à l’autre, de La Valette à Gozo. Pour ceux et celles qui veulent juste une table, deux chaises au fond d’une jetée, des calamars grillés, un pichet de vin blanc et le murmure du ressac à deux pas. Pour celles et ceux qui aiment autant les bastions que les ports de pêche, le souvenir des Chevaliers et le simple quidam qui ramènent au soir ses filets. Pour les voyageurs qui aiment profondément la vie, son évidence, sa simplicité.
Ce que l'on y trouve, et pas ailleurs.
Des luzzi ! Oui, ces barques de pêches aux couleurs éclatante et ornée d’un œil grand ouvert afin d 'éloigner le mauvais sort. Des toiles du Caravage –comme la décollation de Saint Jean-Baptiste, qu’il a peinte sur l’île. La co-cathédrale Saint Jean, qui est d’une absolue splendeur. Les remparts de Victoria qui autorisent un regard ébloui sur la cité d’or et de miel à la tombée du jour. Les jardins d’Upper Barraca qui permettent une vue sur une vue sur les trois cités de Vittoriosa, Senglea, Copiscua. La fenêtre d’Azur, tout à l’ouest de l’île de Gozo, dans laquelle la légende affirme que la nymphe Calypso a retenu sept années durant le bel Ulysse… Le souvenir intact des Chevaliers de l’Ordre de Malte.
Vivre un moment unique.
Ce n’est presque rien, quelques instants tissés dans la simplicité. Une table et quatre chaises, tout au bout d’un quai, à même la jetée. Les barques de pêche rentrent au port, ramènent leurs filets remplis des menus du soir. Déjà, un pichet de vin blanc attend sur la table. Pas de nappe, des couverts de fer blancs, des assiettes ébréchées et la brise qui fait s’envoler les serviettes en papier. La lumière descend lentement sur les eaux bleues et seule l’écume trace désormais une modeste et sensuelle frontière entre la mer et le ciel. Les remparts de la ville se teintent d’un ocre profond, puis peu à peu de mauve et de pourpre. Un clocher jaillit, rouge, les façades aux teintes pastels . Commander une daurade et l’attendre sans impatience en terminant son verre. Une mélodie s’élève à deux pas, le ressac la rythme en douceur, puis l’emporte vers le large. Le poisson grillé arrive. Un diner au bout de la jetée. Ce n’est presque rien. C’est le cœur de la vie.