Capitale
Torshavn.
Climat
Le type océanique des Féroé est marqué. Les précipitations sont abondantes, les vents forts, les brumes fréquentes. L’été est frisquet et l’hiver assez doux. Cette modération climatique étant un effet du Gulf Stream. En dépit – ou à cause – de ces constantes, la météo n’est ni très homogène, ni très stable, ni très prévisible. Nuits blanches de début mai à début août.
Les températures moyennes à Torshavn sont en janvier de 4,5°C ; en avril de 5,5°C ; en juillet de 11°C ; en octobre de 8°C.
Géographie
SUPERFICIE : 1 398 km².
POINT CULMINANT : Slaettaratindur, sur Eysturoy, 880 mètres.
PAYS LIMITROPHES : l’archipel se trouve dans un triangle Écosse Islande Norvège.
Archipel d’origine volcanique, les Féroé se trouvent dans l’Atlantique nord, quasi équidistantes de l’Écosse et de l’Islande (et de l’Islande et de la Norvège). Elles comptent 18 îles principales. Cinq d’entre elles ayant une superficie supérieure à 100 km² : Streymoy, 374 ; Eystruroy, 286 ; Vagar, 176 ; Suduroy, 165 ; Sandoy, 111. Torshavn se trouve sur Streymoy. Le socle est basaltique, le relief bosselé. Le littoral est très découpé, entaillé de fjords et de vallées glaciaires, et constitué surtout de falaises, dont l’à-pic parfois vertigineux peut dépasser 700 mètres. Sandoy est sablonneuse ; elle possède les seules dunes de l’archipel. Ni cours d’eau ni lacs importants. Sorvagsvatn, sur Vagar, est le plus grand lac féroïen : 3,4 km².
Faune et flore
L’archipel constitue l’écorégion prairies boréales des îles Féroé. Actuellement, la flore est assez rase. Elle semble l’avoir été moins : des traces anciennes de bouleaux et de noisetiers ont été trouvées. Prairies et landes occupent le terrain. Beaucoup de bruyère commune, le cirse des marais, le populage des marais, des mousses. Le manteau de Notre-Dame nain, Alchemilla faeroensis, est endémique (endémisme partagé avec l’Islande). Les arbres sont brefs : saule herbacé, saule arctique, saule à feuilles de thé, genévrier commun. Néanmoins, des espèces acclimatables ont été plantées. Ainsi peut-on voir (en provenance d’Amérique australe) des araucarias et la cannelle de Magellan ; (d’Alaska) le pin tordu ou l’aulne vert ; (de Colombie-Britannique) le peuplier de l’Ouest. L’alchémille molle, introduite à des fins de jardinage, est devenue invasive. La rhubarbe est une véritable ressource alimentaire.
C’est à l’homme que l’on doit la présence du lièvre variable, du surmulot ou de la souris domestique, qui sont, avec quelques chauves-souris, les mammifères terrestres sauvages des Féroé. La mer en fournit plus. Le phoque gris est commun, mais on rencontre aussi le phoque à capuchon ou celui du Groenland. Le rorqual commun, l’hyperoodon boréal ou la baleine franche de l’Atlantique nord se font rares. En revanche, le béluga, le globicéphale noir, le dauphin à flancs blancs, le marsouin commun et l’orque sont réguliers. Les oiseaux sont de loin les plus nombreux. Le macareux moine étant sans doute le plus familier d’entre eux. Si l’endémique corbeau pie est éteint, le grand corbeau se voit un peu partout. Plusieurs espèces existent en version Féroé, ainsi le guillemot à miroir, le troglodyte mignon, l’étourneau sansonnet, l’eider à duvet. Quelques canards de plus ? Le souchet, le canard noir, le pilet ou la fuligule nyroca. Bécasseau sanderling, chevalier arlequin, avocette élégante, courlis corlieu, pluvier grand-gravelot, les limicoles abondent logiquement. Et les oiseaux de mer : fulmar boréal, albatros à nez jaune, macareux huppé, labbe parasite, goéland à bec cerclé, mouette de Bonaparte, mouette ivoire, etc. Les papillons ne sont pas issus de la palette d’un grand coloriste, mais ce n’est pas une raison pour ne pas évoquer le sphinx de l’euphorbe, la noctuelle baignée ou la cidarie de la myrtille. D’ailleurs, la phalène mouchetée est harmonieuse, dans des tons panthère.
Du fait de l’isolement de l’archipel, les espèces domestiques introduites par l’homme ont moins évolué qu’ailleurs. Ainsi a-t-on le poney, la vache, le mouton, l’oie et le canard des Féroé. Le premier est rustique ; importé, naturellement, au cours du 1er millénaire de notre ère, il est resté assez égal à ce qu’il était. Ce qui fait son originalité. C’est un animal particulièrement robuste. Qualité qui, combinée à une taille modeste, l’a voué longtemps au travail des mines. Il fut donc exporté en sous-sol. À propos de la seconde, elle est éteinte depuis une décennie. La vache des Highlands tend à prendre sa place. Du 3e, il y a plus que d’habitants. C’est l’un des emblèmes du pays. Élégant et de petite taille – il faut bien tenir face au vent – il fournit laine et viande. L’oie est d’une race encore très proche de l’origine des oies européennes. Et l’une des plus libres. Effet de l’absence de prédateurs. Comme tout n’est qu’ambigüité, ces conditions favorables aboutissent à la marmite. Le canard féroïen vit et meurt comme l’oie. Il est désormais concurrencé par le canard Pékin, plus en chair, mais moins capable de se débrouiller seul.
Situation environnementale
Le pétrole importé demeure la principale source d’énergie primaire. Néanmoins, les Féroé visent 100% d’électricité verte en 2030 : pompage-turbinage, parcs éoliens off-shore, énergie marémotrice, thermique, biogaz, gaz naturel liquéfié. Les questions environnementales sont désormais intégrées à la planification économique. L’approche s’enrichit aussi de pratiques anciennes, comme les toits d’herbe, dont les qualités de régulateur thermique ont été relevées. Ainsi le pays entend-il combiner technologie de pointe et héritage green. Chaque année, les principaux sites touristiques de l’archipel sont fermés quelques jours pour entretien. Les sentiers pédestres sont aussi l’objet de l’attention active de nombreux éco-volontaires. Le problème des rejets de CO2 se pose ici comme ailleurs. Parmi les moyens mis en œuvre pour les limiter, outre la transition électrique du parc automobile, on a par exemple l’entretien hydrique des tourbières et la culture des macro-algues marines (qui par ailleurs fournissent nourriture et matériaux).
Économie et tourisme
IDH en 2022 : 0,95 / France, 0,91.
PIB par habitant en 2023 : 71 774,35 dollars US / France, 44 460,80.
Les ressources halieutiques (que les autorités souhaitent bonifier en produits agroalimentaires) fournissent 90% des exportations. L’économie est donc très sensible aux fluctuations du marché international du poisson. Le pétrole off-shore est prometteur et l’appoint danois, un facteur non négligeable d’ajustement. Les technologies de l’information apparaissent comme une voie de diversification et de développement. Pour le moment, ces perspectives ne suffisent pas à retenir la jeunesse qualifiée sur l’archipel (ce qui relativise une situation de l’emploi enviable). L’agriculture fournit du mouton, du lait, des pommes de terre, des légumes. L’élevage du saumon est un secteur de pointe. L’électricité est pour moitié d’origine fossile (pétrole) et pour moitié renouvelable (éolienne et hydro).
Dans un domaine des services en plein boum, le tourisme décolle. Les paysages spectaculaires de l’archipel justifient pleinement cet engouement. Comme le lac Sorvagsvatn sur Vagar (surprenante illusion d’optique à la clé) ; les cascades Bosdalafossur et Mulafossur ; les fjords ; des falaises superlatives, à Vestmanna notamment, sur Streymoy. Les oiseaux font parties de paysages aériens sans cesse remaniés par le vent. Torshavn, la petite capitale, a un charme boréal bien à elle. Son isolement a permis à l’archipel de conserver une nature étonnamment intacte. Et une part de mystère. Promenades et randonnées ont là-bas une atmosphère green unique.