Voyager en Martinique, c’est comme croquer dans un fruit exotique. Ce sera tout à la fois surprenant, sucré, coloré. C’est l’île caribéenne telle qu’on la fantasme avant d’y poser les pieds. Il y a d’abord ce soleil franc, lourd, enrobant toutes choses. Ses plages et ses lagons qui semblent avoir été dessinés de blanc et de bleu jusqu’à épuisement des pigments. Sa forêt domaniale et ses milliers de fleurs qui participent, par leur infini nuancier, du même jusqu’au-boutisme. Il y a cette Montagne Pelée, figure tutélaire volcanique enveloppée d’une brume nappante. Il y aussi et surtout cette culture créole, fruit d’une histoire tumultueuse comme peuvent l’être le climat ou la tectonique des plaques dans la région.
On y aime le charme gouailleur des sourires locaux, l’accent sirupeux d’un langage mi-nouveau, mi-familier, on y croque une cuisine métissée qui ne manque ni de peps, ni de saveurs. On se perd dans ses champs de canne à sucre avant d’en goûter le rhum et de trouver mille façons de l’arranger. On arpente ses sentiers et ses villages préservés avec la même soif de tout voir, tout savoir. Bref, on ne visite pas la Martinique, on tente de vivre à son rythme.