Espagne

A vivre en Andalousie et nulle part ailleurs

A vivre en Andalousie et nulle part ailleurs

A la fois profondément espagnole et résolument syncrétique, la région la plus fière du sud de l'Espagne nous embarque dans un univers rien qu'à elle. Attention : vous risquez fort d'avoir envie de revenir en Andalousie.

1

Une soirée de flamenco

D'abord, il y a le lieu. Il faudra le choisir à taille humaine, pour que les vibrations de la musique emmènent bien les sentiments jusqu'à ce qu'ils touchent notre peau, sans qu'ils se perdent en route. Ensuite, il y a la voix, rêche et râpée, à l'image des paysages alentour. La voix portée par la guitare sèche et les claquements de mains. Et puis apparaissent les danseurs, homme en costume andalou, la taille haute mettent en valeur la cambrure, et la femme, entre fleur, papillon géant ou grand oiseau des îles. Alors, nous aussi on se redresse, on lève le menton, pousse les épaules en arrière, et, l'espace du chant, on est enfant de ce pays.

flamenco

2

Voir los toros

Dans une ganaderia, les élevages où sont élevés les taureaux de combat. L'une des plus prestigieuses est Miura, dans la finca Zahariche. On dit que les Miuros sont les plus dangereux, les plus combatifs et les plus braves des toros de lidia. Hauts sur pattes et dotés de cornes impressionnantes, ils sont quelque peu aristocratiques... et difficiles à toréer. Nombre de toreros en ont fait les frais :  Pepete, tué en 1862 par Jocinero , El Espartero, tué en 1894 par Perdigón , Dominguín, tué en 1900 par Receptor, Manolete, tué par Islero en 1947, Nimeño II, blessé très grièvement par Pañolero, et qui mit fin à ses jours en 1991 car il ne pouvait plus toréer. Lorsqu'on voit leur silhouette sombre se découper sur le bleu du ciel, on les trouve beaux et placides.

 Taureaux

3

La semaine Sainte à Séville

Cette semaine-là, le cœur de la ville entière bat au rythme de celui des processions. La semaine sainte de Séville démarre le dimanche des rameaux, avec la procession de la confrérie Hermandad de La Borriquita. Environ 650 pénitents, vêtus d'une tunique et du capirote, la grande cagoule pointue, marchent au-devant du cortège. La particularité de ces premiers Nazarenos est que ce sont tous des enfants. Sévillans et voyageurs, croyants et non-croyants vivent les processions en les suivant, ou les admirent en regardant, en leur faisant une haie d'honneur ou, pour les plus chanceux, depuis les balcons des immeubles. Cela dure jusqu'au dimanche suivant, lors de la résurrection du Christ. 

Cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville

4

La Mosquée-Cathédrale de Cordoue

A elle seule, elle résume l'Andalousie. D'abord temple romain, les Wisigoths en firent une église. Transformée en mosquée au VIIIème siècle lorsque Abd Al-Rahman 1er s'empare de la ville pour y créer l'émirat de Cordoue, elle est ensuite agrandie par trois fois, devenant le plus bel accomplissement des Omeyyades dans la ville. Dès que Ferdinand III de Castille reconquit le lieu, il la reconvertit en église, en gardant son architecture. Elle a été ensuite promue au rang de Cathédrale. Aujourd'hui, certains militent pour qu'elle devienne un lieu de culte inter-religieux. Ce serait une belle conclusion.

Mosquée-Cathédrale de Cordoue

5

Grenade

Ce fut le dernier bastion du royaume musulman dans la péninsule ibérique. On comprend qu'ils s'y soient accrochés : la situation est si belle, au confluent de trois cours d'eau, au pied de la Sierra Nevada. Ils ont marqué la ville des plus beaux joyaux de l'art islamique d'Al-Andalus : l'ensemble palatial de l'Alhambra, le Palis d'été et les jardins du Generalife … ne voulant pas être en reste, les chrétiens, dès la reconquista, érigèrent des bijoux tels le monastère de San Jeronimo ou la Chapelle Royale. Un délice pour les voyageurs. 

Grenade