Publié 08 juill. 2025
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À l’extrême ouest de l’Afrique, Dakar s’étire sur une presqu’île face à l’Atlantique. C’est la plus cosmopolite des capitales du continent. Toutes les cultures d’Afrique de l’Ouest s’y réinventent : la vie culturelle foisonne. Une création métissée s’expose dans les galeries d’art et les showrooms. À Sandaga, on marchande wax colorés, tissus brodés, électroménager, colifichets et parfums de contrebande. Dans les rues de Médina, les ateliers d’artistes côtoient les dibiteries. Aux Almadies, on boit un bissap sur un rooftop en regardant le soleil tomber sur l’océan. Le mbalax résonne depuis les taxis, l’afrobeat égaie les bars de Ouakam, le hip-hop pulse à Grand Yoff. Dakar est une ville vivante, toujours en mouvement, mais qui offre aussi la possibilité de la flânerie au bord de l’Atlantique – plaisir simple d’un poisson grillé, face à la mer. Avec, partout, la chaleur de la teranga et ce vent marin qui allège tout. Dakar donne envie de rester.
7h
L’odeur de Dakar, c’est l’odeur du café touba : piquante, épicée, avec cette une note de poivre de Guinée, le diar. Un seau en plastique pour les gobelets, un bidon noirci en équilibre sur un petit réchaud à charbon, une caisse retournée pour poser son matériel : dès l’aube, à chaque coin de rue, une vendeuse installe son bidon sur les braises. Alors, on sacrifie au rituel et on boit un café touba – on le boit comme les Dakarois, infusé longuement, sucré généreusement, et on le boit debout, dans la rue, en regardant la ville s’éveiller.
Kevin Faingnaert
10h
Projet au long cours imaginé par Léopold Sedar Senghor, penseur de la négritude, acteur majeur de la décolonisation et président de la République du Sénégal durant vingt ans, le musée des civilisations noires (MCN) a ouvert ses portes en 2018. Le musée, public, détonne dans le paysage africain, engagé pour la valorisation de l’apport des civilisations noires au patrimoine universel de l’humanité. Il s’agit de « créer un ancrage puissant, un référent de dimension mondiale pour toutes les civilisations noires, un espace à elles, où elles viendront s’exprimer dans leurs diversités et leurs rapports multiformes au monde global, (...) de porter la voix de l’Afrique et celle de ses diasporas, pour reconstruire les continuités rompues et défragmenter l’espace culturel du monde noir », expliquait Abdou Latif Coulibaly, ministre de la Culture du Sénégal, lors de l’ouverture du musée. Pari réussi ! Et les œuvres des artistes ouest-africains mis à l'honneur lors de la Biennale de Dakar sont incontournables.
12h
Au cœur du Plateau, à quelques mètres de l’avenue encombrée de minibus chamarrés, le jardin de l’Institut français est un contrepoint à l’agitation du quartier. On y passe pour une pause feutrée, loin du tumulte urbain, à l’ombre des grands fromagers. On y boit un bissap frais, entouré d’artistes en discussion, d’étudiants au travail, de diplomates distraits. Ensuite, on déjeune sur le pouce dans une dibiterie de quartier, ouverte sur la rue : un comptoir en inox, un gril noirci par les cuissons, quatre tables en plastique. On s’y régale de viande grillée, servie dans du papier kraft avec des oignons crus et du piment. Un délice qui rivalise avec les plats proposés dans n'importe quel food truck branché de New York ou Berlin.
Carlos Torres / Unsplash.com
14h
Massive, résolument contemporaine, la maison-musée d’Ousmane Sow est un espace hybride, à la fois lieu de vie, d’atelier et de mémoire, pensé par l’artiste comme une œuvre en soi. Y entrer, c’est pénétrer dans une architecture façonnée par la même énergie que celle de ses sculptures : dense, tellurique. Le sculpteur mondialement connu pour ses figures monumentales a fait de cette bâtisse son dernier geste artistique. Elle accueille aujourd’hui ses œuvres dans leur dimension la plus intime, loin des cimaises des musées. Le béton brut dialogue avec le bois, les courbes des murs rappellent le geste du sculpteur. On chemine entre ses géants de terre et de fibre qui peuplent ses séries célèbres — les Nubiens, les Masaï, les Zoulous, les Peuls. À l’étage, l’atelier a été conservé : des outils, des croquis, des seaux de pigments achèvent de rendre la visite émouvante.
17h
À une demi-heure de bateau depuis la gare maritime, on rejoint l’île de Gorée. On visite la Maison des Esclaves, monument de mémoire, en souvenir du destin tragique des millions d’hommes et de femmes déportés outre-Atlantique : chaque pièce, chaque pierre porte la mémoire de la traite négrière. Mais visiter Gorée, c’est aussi s’éloigner de l’agitation de Dakar pour goûter à la quiétude d’un village hors du temps, avec ses maisons pourpres aux volets bleu délavés par le sel et le vent, ses jardins de palmiers et ses bougainvilliers en fleurs. L’air est plus frais qu’à Dakar, le rythme plus tranquille : sur les marches usées par le temps, quelques chats paresseux somnolent à l’ombre, indifférents aux enfants qui jouent au ballon. Alors on flâne au fil des ruelles pavées, pour goûter le charme d’un moment suspendu.
Carles Martinez / Unsplash.com
20h
Retour à Dakar, côté plage. Un décor simple : une dizaine de tables en plastique posées sur le sable, une paillote tressée et, quand le soleil décline, quelques lanternes qui s’allument une à une. En toile de fond, le roulement calme de l’Atlantique. On boit un smoothie au jus de baobab pour sa fraîcheur acidulée, qui tranche avec la chaleur du jour. Thiof, dorade, capitaine : ici, on sert le poisson selon la pêche. Il est grillé, doré à la flamme, servi avec sa peau croustillante, un trait de citron, une chair nacrée qui se détache sous la fourchette. Frites dorées, salade de crudités, sauce pimentée pour les téméraires : un bonheur simple face à l’océan.
Ashley Gilbertson / VII / REDUX-REA
Par
MARION OSMONT
Photographie de couverture : mariesacha - stock.adobe.com
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